Agnès Varda le 2 décembre 2018 au 17e Festival intenational du cinéma de Marrakech
Agnès Varda à la 69e Berlinale, le 13 février 2019
Agnès Varda à Paris en janvier 1986, après la sortie de «Sans toit ni loi»,
Décès de la réalisatrice Agnès Varda, figure mondiale du cinéma
Agnès Varda le 2 décembre 2018 au 17e Festival intenational du cinéma de Marrakech
Agnès Varda à la 69e Berlinale, le 13 février 2019
Agnès Varda à Paris en janvier 1986, après la sortie de «Sans toit ni loi»,
La réalisatrice pionnière de la Nouvelle vague française, Agnès Varda, figure du cinéma dans le monde et inspiratrice de générations d'artistes, est décédée dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 90 ans.
«La réalisatrice et artiste Agnès Varda est décédée chez elle dans la nuit des suites d'un cancer. Sa famille et ses proches l'entouraient», a annoncé son entourage vendredi dans un communiqué.
Femme de convictions ayant bâti une œuvre originale, souvent pionnière, à la frontière entre documentaire et fiction, Agnès Varda était l'auteur de «Cléo de 5 à 7» (1962), «Sans toit ni loi» (1985), «Les Glaneurs et la Glaneuse» (2000), «Les plages d'Agnès» (2009) ou «Visages, villages» (2017).
Récompensée par un Lion d'or à Venise en 1985 pour «Sans toit ni loi» et par un César du meilleur documentaire en 2009 pour «Les plages d'Agnès», Agnès Varda laisse une oeuvre onirique, humaniste, radicale mais aussi fantaisiste et drôle.
Elle avait cumulé les trophées français du cinéma français: un César d'honneur en 2001 et une Palme d'honneur du Festival de Cannes en 2015 mais également américain, avec un Oscar d'honneur en 2017 pour l'ensemble de sa carrière.
«C'est une très grande dame du cinéma et une très grande dame tout court qui nous quitte. Pendant 90 ans, elle a accompagné l'histoire du cinéma. Elle a été très en avance sur tout le monde, elle a été la première à faire des films qui ont influencé la Nouvelle Vague», a réagi auprès de l'AFP le réalisateur Claude Lelouch.
- «Profondément humaine» -
Compagne du cinéaste Jacques Demy de 1962 jusqu'à sa mort en 1990, féministe engagée, Agnès Varda, qui avait mené avec l'actrice Cate Blanchett une marche des femmes pour l'égalité au dernier Festival de Cannes, était aussi une réalisatrice à la fibre sociale, qui s'était souvent penchée sur le sort des laissés pour compte de la société.
Egalement photographe et artiste visuelle, celle qui avait commencé comme réalisatrice en 1954 avec son premier long métrage de fiction «La Pointe courte», avait présenté en février au Festival du film de Berlin son dernier documentaire, «Varda par Agnès», diffusé récemment sur Arte.
Dans ce film introspectif en deux parties sous forme de leçon de cinéma et de bilan d'une carrière de plus de soixante ans, elle parlait de ses inspirations et de son travail, davantage depuis les années 2000 vers le documentaire et les arts plastiques.
La cinéaste avait alors indiqué lors d'une longue conférence de presse émouvante à Berlin qu'elle «ralentissait» et «se préparait à dire au revoir, à partir».
«Généreuse, joyeuse, profondément humaine, Agnès Varda a illuminé nos vies par ses films d'une folle inventivité», a réagi vendredi la présidente du Centre national du cinéma (CNC) Frédérique Bredin, ajoutant que «ce qu'elle a apporté à travers ses œuvres, ses combats pour la condition des femmes, est inestimable».
«Varda est partie, mais Agnès sera toujours là. Intelligente, vive, douce, spirituelle, rieuse, cocasse, inattendue comme l'est son œuvre. Ses films de quat'sous sont notre trésor. Un trésor national: celui de l'esprit français», a indiqué sur Twitter l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.
Agnès Varda devait inaugurer vendredi soir soir une exposition au château de Chaumont-sur-Loire (centre-ouest), où sont présentées trois de ses œuvres. «Je trouve formidable que l'art soit intégré à la nature. C’est une grande joie d'être ici», expliquait-elle samedi dernier, sur place, au journaliste de l'AFP Christian Panvert qui l'interviewait.
«Elle fermait les yeux, elle avait un mal fou à reprendre sa respiration, elle me tenait la main», a témoigné vendredi le journaliste. «Elle faisait preuve d'une concentration infinie, impressionnante, pour donner le mot juste. Comme si cette exposition était une forme d'au revoir».
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