Le prince Andrew, duc d'York, assiste à une cérémonie commémorant le 75e anniversaire de la libération de Bruges, à Bruges le 7 septembre 2019
Jeffrey Epstein, sur une photo non datée extraite le 11 juillet 2019 du registre des délinquants sexuels de l'État de New York
Epstein: le prince Andrew fait semblant de coopérer selon la justice américaine
Le prince Andrew, duc d'York, assiste à une cérémonie commémorant le 75e anniversaire de la libération de Bruges, à Bruges le 7 septembre 2019
Jeffrey Epstein, sur une photo non datée extraite le 11 juillet 2019 du registre des délinquants sexuels de l'État de New York
Le prince Andrew est-il prêt à coopérer avec la justice américaine dans l'affaire Epstein? Ses avocats ont affirmé lundi qu'il avait proposé «au moins trois fois» de témoigner dans ce dossier d'agressions sexuelles qui plombe la monarchie britannique, mais le procureur fédéral de Manhattan l'a accusé de faire semblant.
Le deuxième fils de la reine Elisabeth II, 60 ans, est sommé depuis des mois de s'expliquer sur ce qu'il savait des activités de son riche ami américain, retrouvé pendu dans sa cellule en août 2019, après avoir été accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures.
Sa défense a diffusé lundi une longue mise au point après la publication d'informations par le tabloïd The Sun et des médias américains, selon lesquelles la justice américaine a saisi les autorités britanniques pour le contraindre à témoigner.
«Le duc d'York a proposé au moins trois fois son assistance en tant que témoin au département de la Justice» (DoJ), ont indiqué ses avocats. «Malheureusement, le DoJ a réagi à nos deux premières propositions en violant leurs propres règles de confidentialité» en affirmant qu'il n'avait pas coopéré, ont-ils déploré, accusant le département de «vouloir peut-être rechercher la publicité plutôt que d'accepter l'assistance proposée».
Mais le procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman, en charge de l'enquête, a affirmé dans un tweet que le prince se présentait «faussement au public comme ayant hâte de coopérer à l'enquête (...)» alors qu'il avait «plusieurs fois refusé de caler un entretien avec les autorités américaines» et qu'il les avait informés «clairement il y a près de quatre mois qu'il ne se rendrait pas à un tel entretien».
«Pas d'extradition»
Ces échanges ne peuvent qu'alimenter les soupçons qui entourent le prince, dans cette affaire retentissante qui empoisonne la couronne britannique depuis 10 mois.
Le ministre américain de la Justice William Barr a cependant indiqué lundi qu'il n'était pas question d'extrader le fils de la reine vers les Etats-Unis.
«Je crois qu'il est juste question qu'il fournisse des informations, mais je ne vais pas commenter plus avant», a déclaré le ministre sur Fox News.
La descente aux enfers du prince a commencé en août 2019 avec la publication aux Etats-Unis de documents judiciaires. Une femme, Virginia Roberts, y affirme avoir eu à trois occasions des relations sexuelles avec le prince, auxquelles Epstein l'aurait contrainte, lorsqu'elle avait 17 ans.
Le duc d'York a toujours démenti ces allégations.
La publication d'une photo, montrant Virginia Roberts à cette époque enlacée par le prince, a fait le reste, ainsi qu'un autre cliché montrant le prince en train de se promener à New York avec le financier alors même que ce dernier avait déjà été condamné et emprisonné pour prostitution en 2008.
Pour se défendre, le prince Andrew a accordé en novembre une longue interview à la BBC, qui a tourné au fiasco, car il ne montrait aucun regret et semblait manquer d'empathie pour les victimes.
Lâché petit à petit par les entreprises et les associations avec lesquelles il travaillait, il a fini par annoncer en novembre 2019 son retrait de la vie publique et se fait désormais discret.
Celui qui passe pour être le fils préféré de la reine a déjà fait des gros titres peu flatteurs par le passé, pour son style de vie l'assimilant à un playboy et ses amours tumultueuses.
Mais cette fois, l'affaire est plus grave et plombe la monarchie britannique déjà ébranlée par le retrait de la famille royale du prince Harry et de son épouse Meghan, partis en Californie.
Le palais de Buckingham ne s'est pas exprimé sur les derniers développements de l'affaire impliquant Andrew.
La reine, 94 ans, est actuellement confinée au palais de Windsor, en périphérie de Londres, avec son époux le prince Philip, qui fête mercredi ses 99 ans.
Les crises traversées par la reine Elizabeth
95 ans de hauts et de bas: les crises traversées par la reine Elizabeth
Coups du sort, drames conjugaux, cambriolages, Elizabeth II a surmonté bon nombre d'obstacles durant son règne, sans jamais perdre la face. Voici un aperçu des crises, petites ou grandes, que la reine a traversées.
Sans doute l'épreuve la plus dure à surmonter pour la souveraine: le prince Philip est décédé le vendredi 9 avril 2021, à l'âge de 99 ans. Une terrible perte pour la reine Elizabeth II, après plus de 70 ans passés à ses côtés.
Le 7 mars 2021, l'interview de Meghan et Harry, accordée à Oprah Winfrey, est diffusée à la télévision américaine. C'est une véritable bombe médiatique pour le royaume britannique. Meghan annonce que le système dans lequel elle vivait à Windsor l'a poussée à avoir des pensées suicidaires et que des interrogations ont été soulevées, pendant sa première grossesse, sur la couleur de peau d'Archie.
Le 9 mars 2021, le lendemain de la diffusion de l'interview de Meghan et Harry au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II a assuré son affection à son petit-fils et sa femme Meghan. Elle a promis de traiter «en privé» les accusations de racisme lancées par le couple, assurant les prendre «très au sérieux».
Le lundi 13 janvier 2020, la reine Elizabeth convoque une réunion d'urgence pour tenter de résoudre ce nouveau scandale. Les princes Charles et William participent, tout comme le prince Harry. Meghan Markle, repartie au Canada durant le week-end, participe en vidéoconférence.
Le 8 janvier 2020, le couple annonce sur son compte Instagram, et son site internet qu'il renonce à son rôle au sein de la famille royale britannique. La nouvelle est un coup de théâtre et prend de court la Reine, le prince Charles et le prince William qui n'avaient pas été mis au courant des plans des Sussex.
Le 14 novembre 2019, Meghan Markle et le prince Harry annoncent qu’ils ne passeront pas Noël avec la famille royale. La reine Elizabeth II publie une photo à l’occasion des fêtes de fin d’année: on peut la voir en train de poser à son bureau, où sont posées quatre photos montrant la famille royale (Charles, Camilla, Kate, William, George, Charlotte et Louis)... sauf Meghan et Harry. Le cliché fait polémique.
En octobre 2019 déjà, le prince Harry et Meghan Markle se livrent dans un interview télévisée durant laquelle ils se plaignent d'être harcelés. Ils font également part de leur désir de faire un break de six semaines. Harry confirme qu’il commence à prendre un «chemin différent» de celui de son frère William.
En 2019, la Couronne d'Angleterre est à nouveau touchée par le scandale. Le prince Andrew est accusé par l'une des victimes présumées du milliardaire Epstein d'actes pédophiles, survenus en 2001.
Le Prince, soutenu par la Reine, fait front et dément dans une interview télévisée qui vire au fiasco. Il annonce dès le lendemain (21 novembre 2019) se retirer des affaires publiques.
Sommé de témoigner aux États-Unis par les victimes, le prince fournit un alibi: il aurait passer la soirée avec le consul anglais à New York.
Quelques heures plus tard, son alibi est formellement démenti par le FBI et le consulat d'Angleterre. Le scandale qui secoue la Couronne n'empêche cependant pas la Reine de tenir ses engagements, qui récompensait le 21 novembre 2019 Sir David Attenborough.
Une année noire: en novembre 1992, plusieurs pièces du château de Windsor, où la reine réside régulièrement, partent en fumée.
Cet incendie vient couronner une année par ailleurs éprouvante pour la famille royale (photo prise le 23 novembre 1992). Les flammes détruisent neuf salles et plus de 100 pièces, soit une surface totale de 9000 m2.
En 1992, plusieurs couples de la famille royale volent en éclats: Fergie et Andrew (ici ensemble aux sports d'hiver à Verbier dans le canton du Valais) se séparent.
La fille de la reine, Anne, et son mari Mark Phillips divorcent ...
Charles et Diana abandonnent toute tentative de réconciliation. Un véritable désastre pour Elizabeth.
Le côté extraverti de Fergie a toujours fort déplu à la reine. En 1992, la future ex-femme du prince Andrew se fait photographier seins nus à Saint-Tropez. Un scandale d'autant plus retentissant qu'elle est en train de se faire sucer les orteils par John Bryan, un riche financier américain.
C'est avec Diana que les vrais problèmes – et le tapage médiatique - commencent pour Elizabeth II.
Un mariage malheureux, des rumeurs d'infidélité, des interviews choc, et pour finir, le divorce du couple princier et ce tragique accident mortel avec Dodi Al Fayed à Paris, le 31 août 1997.
Dans son propre couple, tout n'a pas toujours été rose non plus: peu après leur mariage en 1947, le prince Philip se serait empressé de courtiser une autre femme.
En 74 ans de mariage, le prince aurait succombé plusieurs fois à la tentation. Mais la reine a toujours tenu énormément à lui.
En 2002, la reine mère ...
... et Margaret, la sœur de la reine, meurent en l'espace d'un mois. Précisément l'année où la reine doit fêter ses 50 ans de règne, ...
... des funérailles nationales sont organisées.
En fait, Elizabeth n'aurait jamais dû devenir reine. Elle doit ce malheureux concours de circonstances à son oncle Edward VIII ...
… qui avait refusé de monter sur le trône, préférant filer le parfait amour avec sa bien-aimée. A la surprise générale, le père d'Elizabeth avait donc été couronné roi. Et selon toute logique, Elizabeth lui a succédé.
Soirées arrosées, sexe, drogue, le prince Harry est connu pour ses excès en tout genre. Sans oublier le tollé provoqué par son apparition en uniforme nazi lors d'une soirée costumée. La reine n'a pas du tout apprécié la plaisanterie.
En 1982, Michael Fagan entre sans se faire remarquer dans le palais de Buckingham et réussit à s'introduire dans la chambre de la reine. Cette dernière, surprise par cette visite pour le moins inattendue, s'entretiendra avec l'intrus jusqu'à l'arrivée de la sécurité.
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