Engagé Eric Cantona inquiet de la montée des extrêmes

CoverMedia

23.11.2018 - 13:10

Le comédien, ancien footballeur, Eric Cantona.
Le comédien, ancien footballeur, Eric Cantona.
Source: Covermedia

Eric Cantona a fait part de ses inquiétudes au Parisien concernant l'atmosphère politique ambiante. L'ancien footballeur est à l'affiche de Lettres à Nour, au Théâtre Antoine à Paris, qui aborde la montée des extrêmes.

Eric Cantona est préoccupé. L'ex-footballeur, devenu artiste et acteur, voit d'un mauvais œil le retour des extrêmes et de la radicalisation, en France et en Europe. C'est un des sujets de la pièce avec laquelle il fait son retour au théâtre, Lettres à Nour. Le spectacle raconte la correspondance entre un père et sa fille, radicalisée et partie en Irak rejoindre Daech.

«C’est un texte très fort et nuancé, parce que cette correspondance permet à chacun d’avancer ses arguments. Ce spectacle peut aider à comprendre, essayer en tout cas. Contrairement à ce que disait Valls après l’attentat contre Charlie Hebdo, comprendre ce n’est pas déjà excuser, c’est tenter que ça n’arrive plus», a-t-il déclaré dans une interview au Parisien.

«Les gens trouvent des excuses à tout. On est complètement résigné maintenant.»

L'acteur, qui dit s'être identifié au personnage qu'il incarne sur scène, estime qu'il est important de prendre les choses en main tout de suite pour faire barrage aux organisations extrémistes. «Ces organisations s’appuient sur la fragilité qui peut toucher tout le monde. La société a donc sa responsabilité si elle laisse tomber les plus fragiles. On parle de Daech là, mais tous les extrêmes jouent sur le désespoir. Tous les partis d’extrême droite s’en nourrissent. Il est important d’arrêter de terroriser les gens avec des Unes de journaux faites pour mieux vendre. (…) Là, on déroule le tapis rouge des extrêmes. Les médias doivent en prendre conscience parce qu’un jour il sera peut-être trop tard. Aux États-Unis, au Brésil, en Italie, ils arrivent partout et c’est très dangereux», a-t-il expliqué.

La raison, selon celui qui a longtemps été considéré comme une des fortes têtes du monde du ballon rond? «Aujourd’hui on est résigné à tout. Il y a de la corruption? Ce n’est pas grave. Il se passe ça? Ah, ben c’est comme ça… Les gens trouvent des excuses à tout. On est complètement résigné maintenant. Malheureusement», a-t-il conclu.

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