La chanteuse Clara Luciani sacrée «artiste féminine» aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
L'acteur et chanteur Philippe Katerine et la chanteuse Clara Luciani, sacrés aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
L'artiste Philippe Katerine sacré aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
Musique: «Sainte-Victoire» pour Clara Luciani, décalé gagnant pour Philippe Katerine
La chanteuse Clara Luciani sacrée «artiste féminine» aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
L'acteur et chanteur Philippe Katerine et la chanteuse Clara Luciani, sacrés aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
L'artiste Philippe Katerine sacré aux Victoires de la musique le 14 février 2020 à Paris
On attendait Angèle, mais c'est Clara Luciani qui a été sacrée «artiste féminine» aux Victoires de la musique, vendredi avec son album au nom prédestiné «Sainte-Victoire».
Chez les hommes – «la catégorie phallus, artiste à quéquette» comme l'a qualifiée le lauréat dans son style toujours aussi décalé, c'est Philippe Katerine qui l'a emporté devant Alain Souchon et Lomepal.
«Je suis désemparée», a commenté Clara Luciani, très émue au moment de recevoir sa distinction. La chanteuse de 27 ans originaire de Martigues était opposée à Angèle, numéro un des ventes en France en 2019, et Catherine Ringer, la voix des Rita Mitsouko.
«J'ai un public merveilleux et je vais encore chialer...«, a ajouté Clara Luciani, la voix brisée par l'émotion, qui avait été sacrée l'an dernier dans la catégorie «révélation scène».
«J'utilise ce moment médiatique pour leur répéter que je les aime. J'ai été porté par le public depuis un an. Ce prix, c'est le nôtre. C'est un rêve éveillé. Je souhaite à tous les êtres humains de vivre une joie aussi folle. Je me disais que les Victoires ne pouvaient tomber deux fois comme la foudre. C'est une foudre heureuse, bien sûr!«.
C'est la belle histoire de la chanson française: loin du cliché du démarrage météorique, Clara Luciani a dû attendre près d'un an pour qu'explose «La grenade», son hit féministe.
- PNL, prix du clip -
Mais la reconnaissance fut longue. «Sainte-Victoire» sort en avril 2018 et il faut attendre près de 12 mois pour que «La grenade» éclate sur les ondes. «Qu'est-ce que tu regardes?/T'as jamais vu une femme qui se bat/Suis-moi/Dans la ville blafarde/Et je te montrerai/Comme je mords, comme j'aboie». Des paroles fortes, sur une trame électro, façon années 1980 revisitées, qui ont fait mouche.
Pour les timbres masculins, Philippe Katerine a donc remporté le titre d'«artiste masculin» sur la lancée de son album-péplum complètement fou, «Confessions».
La prestation scénique lui revient aussi dans cette cérémonie, sortant d'une narine géante, chantant avec un «boa» constitué de gants chirurgicaux gonflés comme des ballons de baudruche.
La cérémonie s'était ouverte par un discours improvisé de Florent Pagny, président d'honneur, sur l'indépendance des artistes, qui a sans doute donné quelques sueurs froides aux patrons de maisons de disques présents.
«Ça va ça vient» de Vitaa & Slimane, a ensuite raflé le titre de «chanson originale», décernée par un vote public. Vitaa a salué «la Victoire des gens».
Dans une soirée où le rap a été un peu oublié dans les nommés, c'est PNL qui a gagné le prix du clip avec «Au DD», tourné en haut de la Tour Eiffel et qui avait eu un écho international.
- Dents qui grincent -
Cette année, les catégories récompensées sont passées de 13 à 8. Ont ainsi disparu les étiquettes des genres – rock, électro, musiques du monde, musiques urbaines et rap, la catégorie «album de chansons» devenant «album» tout court – pour une meilleure lisibilité, selon les organisateurs.
Mais cette réforme fait grincer des dents. «C'est dommage, c'est un monde qui se referme au lieu de s'ouvrir, c'est un peu désolant», regrette auprès de l'AFP Martin Meissonnier, DJ, producteur historique des musiques du monde. «Il y a peu de rappeurs et peu de femmes (aucune dans la catégorie reine «album», ndlr), qui apparaissaient avant dans les musiques urbaines – même si je n'aime pas ce terme – avec le r'n'b», renchérit auprès de l'AFP Eloïse Bouton, journaliste et fondatrice de Madame Rap, média dédié aux femmes dans le hip-hop.
Manu Dibango a même dénoncé un manque de «couleurs» dans Le Monde. «C'est vrai que ça manque un peu de diversité, il va falloir y travailler», reconnaît auprès de l'AFP Romain Vivien, président des Victoires de la musique.
«Il faut peut-être élargir encore le nombre de votants» pour que le panel des artistes nommés soit «plus représentatif de la diversité et de la parité de notre société», a indiqué Franck Riester, ministre de la Culture, vendredi soir sur France Info.
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