Interview Blaise Bersinger: «Thomas est meilleur que moi en écriture»

Anna Décosterd / AllTheContent

29.5.2018

Blaise Bersinger, «Mauvaise langue».
Blaise Bersinger, «Mauvaise langue».
Facebook / Blaise Bersinger

Blaise Bersinger, c’est avant tout un humour de l’absurde décalé, moqueur mais aussi plein de tendresse. Un entretien entre rire et émotion, avec un humoriste à la sensibilité pas si absurde.

Bluewin: «Mauvaise langue», c’est bientôt fini: êtes-vous triste?

Blaise Bersinger: Oui et …non (rires). Oui, parce que c’est toujours un peu triste lorsqu’une aventure se termine. Non, parce que ce sont aussi des mois de travail intense, et la fatigue est vraiment là. «Mauvaise langue» fonctionne sur l’actualité, il n’est donc pas possible d’écrire les sketches longtemps à l’avance, et parfois, les dernières nouvelles font tomber la blague à l’eau. Cela nous est arrivé au moment de la naissance du bébé royal, qui n’avait pas de prénom. Nous avions préparé un sketch pour le vendredi, et finalement, le prénom a été annoncé le jeudi. Il a fallu tout changer le jeudi soir.

««Mauvaise langue», c’est devenu un peu comme une nouvelle famille...»

Ce n’est pas agaçant d’être toujours le numéro 2 dans l’émision, derrière Thomas Wiesel?

Non vraiment pas! D’abord, parce que Thomas est meilleur que moi en écriture. Ensuite, parce que je ne le vis pas comme ça. Nous sommes plutôt complémentaires, et ma place me convient très bien. «Mauvaise langue», c’est devenu un peu comme une nouvelle famille: nous ne nous sommes pas tous choisis, mais au final, on s’apprécie tous bien, et ça fonctionne.

Vous feriez quoi si c’était vous, le chef?

Oh je ferais plus de bêtises filmées! Je casserais davantage les codes, il y aurait moins de fond. Mon humour se base beaucoup sur le malaise, et créer le malaise me fait rire, même si je suis conscient que ce n’est pas un humour universel. Pour autant, il touche toutes les générations, mais il faut avoir un certain recul sur la vie en général pour l’apprécier.

Il paraît que vous êtes en tractations discrètes pour rejoindre les deux Vincent (Kucholl et Veillon), vérité pas encore bonne à dire ou abominable mensonge?

Ah bon, on vous a dit ça? Je n’en savais rien, mais ce serait une très bonne nouvelle! Nous avons déjà travaillé ensemble, et j’aime beaucoup ce qu’ils font.

Si vous deviez choisir entre l’un des deux, lequel choisiriez-vous?

Veillon, sans hésiter! Comme ça, je pourrais faire des bêtises comme Kucholl mais sans faire le Kucholl, vous voyez ce que je veux dire? (rires)

«Je peux encore boire une bière tranquillement sur une terrasse, sans stresser.»

Que faites-vous pour éviter les affres de la célébrité, et ne pas être reconnu dans la foule?

Oh ça ne m’arrive pas encore si souvent que ça! Je peux encore boire une bière tranquillement sur une terrasse, sans stresser. Ce qui arrive plutôt, ce sont les coups d’œil entendus, à la table d’à côté, du genre: «hé, t’as vu? Y a machin là…». On s’en aperçoit, mais ce n’est pas gênant. Et lorsque l’on me reconnaît, c’est pour me parler de mes spectacles! C’est plutôt agréable.

Vos parents sont-ils fiers de vous et de votre carrière?

Oui, absolument. Même s’ils ne se rendent pas vraiment compte de ce qui m’arrive. Mon père est un fan des «Dicodeurs» et depuis qu’il peut dire «mon fils est aux Dicodeurs», c’est la consécration à ses yeux. Ils trouvent aussi extraordinaire que je joue dans une «vraie» salle de spectacle, Beaulieu les impressionne beaucoup.

«Je ne voudrais surtout pas me forcer à «être dans la vibe».»

Votre public est surtout trentenaire. Comment vous voyez-vous durer dans le métier?

Comment faire pour se renouveler? Je ne sais pas, honnêtement. Je ne voudrais surtout pas me forcer à «être dans la vibe». C’est normal de vieillir avec son public, je trouve ça même plutôt cool. Il faut aussi des gens pour faire rire les vieux! Et puis, être un «has been», ça veut dire que l’on a été, et c’est déjà beaucoup.

Votre plat préféré est-il vraiment la tête de veau vinaigrette?

Qui vous a dit ça? (Regard surpris). Non, pas vraiment… J’adore la pizza. Une bonne pizza, avec un verre de rouge, même si ça peut paraître banal. Je suis plutôt vin rouge que bière: je vais d’ailleurs suivre un cours d’œnologie cet été, c’est un cadeau que l’on m’a fait, et je suis très curieux de découvrir en quoi ça consiste.

«Le WhatsApp de ma copine a tendance à beaucoup vibrer lorsque je fais du shopping.»

Qui achète vos vêtements: votre maman, votre copine ou votre personal shopper?

Mon quoi? (Nouveau regard surpris). Je ne connaissais pas ce terme! Certainement pas ma maman. En fait, je choisis moi-même, la plupart du temps. Même si le WhatsApp de ma copine a tendance à beaucoup vibrer lorsque je fais du shopping. J’ai envie de lui plaire! Je suis aussi la mode, mais avec un léger décalage: j’observe mes potes, et je me mets à la tendance trois semaines après tout le monde. (rires)

Etes-vous stressé par l’accueil qui sera fait à votre spectacle, le 9 juin? Et reste-il encore des places?

Oh, c’est déjà tellement énorme de pouvoir le faire que finalement, le reste m’est égal. Quoi qu’il arrive,ce sera une expérience extraordinaire et riche en enseignements. Et oui, il reste encore des places, tous les renseignements sont sur la page de l’événement.

Dernière question: vous ferez quoi quand vous serez grand?

J’écrirai une série de science-fiction. Cela se passera dans un vaisseau spatial, mais on y vivra des situations quotidiennes, des trucs idiots sans aucun enjeu planétaire, pour créer le décalage avec le genre.

«Mauvaise langue», à retrouver ce vendredi 1er juin à 22h45 sur RTS Un. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Blaise Bersinger, «Mauvaise langue».
Blaise Bersinger, «Mauvaise langue».
Facebook / Blaise Bersinger

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