Montagne Début du festival du film des Diablerets

ATS

8.8.2020 - 09:45

Le Festival international du film alpin des Diablerets (FIFAD) donne rendez-vous aux amoureux de la montagne dès samedi. Malgré le coronavirus, plus de 50 films seront projetés jusqu'au 15 août dans la station vaudoise.

Le virus de la montagne plus fort que le Covid ? Apparemment, puisque le festival se déroulera «presque» normalement, avec des projections dans ses deux salles. Tout en respectant scrupuleusement les mesures de protection édictées par la Confédération.

«Il est impossible de faire de la montagne sans prendre de risques. On est conscient du risque, mais on pense qu'il est raisonnable», explique le directeur artistique Benoît Aymon à Keystone-ATS.

Distance et traçabilité

Pour faire face, le festival s'est équipé en plexiglas et en gel hydroalcoolique. Il a décalé les horaires de ses salles et prévu des entrées et sorties séparées. Et il impose de laisser un siège libre entre chaque spectateur ou groupe de spectateurs.

Sans oublier la traçabilité: «on a mis en place une billetterie totalement nouvelle. Pour chaque billet vendu, on saura qui est là. Il faudra aussi s'inscrire pour les évènements gratuits», dit-il.

Le festival s'attend à accueillir environ un tiers de cinéphiles en moins dans ses salles. Pour compenser, au moins en partie, il a décidé d'organiser des projections supplémentaires en matinée.

Ces mesures Covid ont un coût. «On peine à donner un chiffre, car il dépendra aussi des spectateurs en moins. Mais cela va nous coûter cher. Le comité a accepté un éventuel déficit», confie M. Aymon qui a monté cette édition en compagnie de Solveig Sautier, la directrice opérationnelle.

Programmation éclectique

La programmation, elle, n'a pas souffert du Covid. Le festival a reçu 188 films – un nombre record – et en a sélectionné une cinquantaine pour cette 51e édition. Celle-ci s'annonce éclectique, à l'image du monde de la montagne. «Je présente tous les soirs des films auxquels je crois. D'excellents films qui peuvent prétendre à une récompense», ajoute Benoît Aymon.

Certaines réalisations suivent la trace des loups ou des lynx, scrutent des exploits dans l'Everest ou le Mont-Blanc. D'autres racontent une transhumance dans les monts Zagros, en Iran, ou se lancent sur les traces de l'explorateur Raymond Maufrais en Amazonie. Un mélange de performance, d'humour, de poésie et de découverte.

Réchauffement climatique

Dans cette programmation, «le réchauffement climatique devient une préoccupation de plus en plus forte», observe M. Aymon. Pas étonnant: «le montagnard le voit, le palpe tous les jours»,

Le festival ne se limite pas à la montagne pure et dure. «Du pôule Nord au pôule Sud» raconte le tour du monde en voilier d'un jeune Breton, seul avec sa poule Monique. Car il existe chez les marins «le même esprit d'aventure» que chez les montagnards.

Narration importante

Cette année, le FIFAD décernera un Prix de la narration, un élément important pour la qualité d'un film. «Souvent les jeunes réalisateurs sont bons au niveau de l'image, mais l'écriture pèche un peu. Or un film, ce n'est pas qu'une succession de belles images, il y a aussi une bande-son», rappelle celui qui a travaillé 26 ans pour l'émission Passe-moi les jumelles de la RTS.

Le festival ambitionne de jeter des ponts avec la Suisse alémanique et le Tessin. La SSR, en plus de la RTS, est devenue partenaire de la manifestation. Le Tessinois Mario Casella présente «Aux origines du ski» et Isabelle Häcki, avec «Special Run», a saisi sur le vif les flots de touristes qui montent au Pilate. «Un film court, mais très original. Elle filme des gens qui filment», s'amuse Benoît Aymon.

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