Interview Jonas Schneiter: «Je ne crois en rien. Même pas en moi»

Elvire Küenzi

13.6.2018

En discutant avec Jonas Schneiter sur Facebook il y a deux semaines, j’ai d’abord pensé qu’il allait me remercier de lui avoir toujours fait de la bonne publicité sur Bluewin (et me payer pour services rendus, évidemment*). Je m’étais à moitié trompée.

L’animateur me confiait qu’il venait de tourner les derniers épisodes du jeu «C’est ma question» diffusé sur RTS1. L’occasion de le rencontrer dans un bar de Lausanne pour faire un petit bilan de ces deux dernières années pendant lesquelles il a enregistré pas moins de 400 émissions.

Bluewin: Tu es passé de l’animation radio à l’animation télé. Ta 1re fois devant la caméra, c’était comment?

Jonas Schneiter: Il faut imaginer que rien ne ressemble à la vraie vie sur un plateau. Il fait trop chaud, au moins 150°, tous les spots sont braqués sur nous et les candidats sont très stressés. On te demande de sourire, de regarder telle ou telle caméra pendant qu’on te répète dans l’oreillette « sois naturel, sois comme dans la vie » alors que le cadre est construit et réfléchi. En plus, tu ne portes pas tes vêtements, tu as des jeans trop serrés ! (Il rit)

«En plus, tu ne portes pas tes vêtements, tu as des jeans trop serrés!»

Je ne crois en rien. Même pas en moi. Alors, pour être honnête, j’étais vraiment tendu et également préoccupé par ce que les gens allaient penser de moi. A la télé, c’est une réelle préoccupation, et plus on essaie d’en faire des tonnes pour être sympa, plus on est pathétique. Il faut être authentique, c’est ce que les gens apprécient !

Comment as-tu réagi quand on t’a demandé d’animer un jeu TV?

Au départ, je pensais que ce n’était pas pour moi. Puis, je me suis souvenu que je regardais beaucoup de jeux à la télé avec ma mère et mon frère quand j’étais enfant. On mangeait des yaourts moka devant «Qui est qui?» sur France 2 et devant «Le Bigdil». On a trop tendance à détester ce qui est populaire alors que «Le Bigdil», par exemple, c’était incroyablement bête mais ça rendait les gens heureux!

Quel est l’un de tes plus beaux souvenirs de «C’est ma question»?

Un jour, on tournait une émission où une maman jouait avec son jeune garçon. Je leur mettais la pression. En fait, je souhaitais faire monter la tension et les émotions des participants et des téléspectateurs. A ce moment, les téléspectateurs se sont peut-être dit «Jonas est méchant». Mais, elle a décidé de faire confiance à son enfant, de suivre son avis et elle a gagné. C’était incroyable, ça m’a fichu les frissons tellement c’était beau! Pour qu’un jeu soit réussi, l’émotion c’est la clé. Je pensais qu’il fallait faire des blagues très recherchées alors qu’en fait ce qui fonctionne le mieux, c’est la simplicité.

«J’avais l’impression d’abandonner certains téléspectateurs.»

Qu’est-ce que tu as ressenti lors du tournage de la dernière émission?

Je n’étais pas dedans. A la base, je n’étais pas attiré par l’animation de jeux mais j’y ai pris goût et ça m’a fait vraiment drôle de me dire que c’était terminé. J’avais l’impression d’abandonner certains téléspectateurs. Ils me disaient souvent «continuez, n’arrêtez surtout pas». Alors, oui, ça m’a fait bizarre, j’étais un peu triste.

Pourquoi ça se termine alors?

J’ai énormément de projets en cours et il fallait faire un choix. On vient d’arriver au bout d’un cycle de deux ans, je craignais de m’installer dans une certaine zone de confort. En fait, je sens simplement le besoin de faire autre chose.

Avec le recul et ton expérience, qu’est-ce qui te plaît dans l’animation télé?

La puissance de l’émotion. On vit des moments très forts qu’on peut partager avec des dizaines de milliers de personnes en même temps. Se dire que ces instants forts sont vécus par une bonne partie du pays, c’est fou! La force de l’image et l’audience dont on peut bénéficier en télé ne sont pas les mêmes qu’à la radio, il y a un truc magique là-dedans!

«J’ai aussi rencontré beaucoup d’étrangers qui m’ont confié que leur intégration était passée par «C’est ma question».»

Quel est le bilan que tu fais de ces deux ans?

Il est très positif! L’audience n’a pas cessé d’augmenter depuis les débuts de l’émission pour atteindre des proportions très intéressantes. J’ai vraiment pris goût à l’animation de jeux et à la TV. On a tourné près de 400 émissions et j’ai côtoyé près de 1000 candidats!

J’ai aussi rencontré beaucoup d’étrangers qui m’ont confié que leur intégration était passée par «C’est ma question». Les gens apprenaient plein d’éléments sur la Suisse, sur la culture générale du pays. On connaît beaucoup de choses sur la France mais pas forcément sur la Suisse! Se dire qu’on aide les jeunes, les Suisses et les étrangers à en savoir plus sur leur pays, c’est incroyable!

«J’ai deux gros projets en télévision pour la rentrée...»

Et tes projets alors, dis-nous tout!

J’ai deux gros projets en télévision pour la rentrée puis je vais partir en Ukraine avec Terre des Hommes (Jonas est ambassadeur) pour travailler sur un projet qui permet aux enfants de survivre à la guerre.

Et en décembre, je retrouverai l’équipe de Cœur à Cœur. En attendant, je suis tous les dimanches sur la 1ère pour l’émission «Les beaux parleurs» à 11h.

Merci Jonas et à bientôt pour d’autres aventures! Vous pouvez regarder les derniers épisodes de «C’est ma question» du lundi au vendredi à 18h20 sur RTS1. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

* C’est une blague, évidemment. J’ai toujours dit ce que je pensais.

Ces trois animatrices de la RTS qu'on adore!

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
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