Cinéma L'acteur Max von Sydow tire sa révérence

ATS

9.3.2020 - 14:44

Immortalisé par sa partie d'échecs contre la Mort dans «Le septième sceau» d'Ingmar Bergman, Max von Sydow, vient de décéder à l'âge de 90 ans. Il a promené pendant près de 70 ans sa silhouette filiforme devant les caméras des plus grands metteurs en scène.
Immortalisé par sa partie d'échecs contre la Mort dans «Le septième sceau» d'Ingmar Bergman, Max von Sydow, vient de décéder à l'âge de 90 ans. Il a promené pendant près de 70 ans sa silhouette filiforme devant les caméras des plus grands metteurs en scène.
Source: KEYSTONE/EPA/FACUNDO ARRIZABALAGA

L'acteur franco-suédois Max von Sydow est décédé à 90 ans. Il a tourné dans une dizaine de films de son compatriote Ingmar Bergman avant d'entamer une carrière riche en seconds rôles à Hollywood.

C'est son épouse qui a annoncé lundi son décès dans un communiqué: «C'est le coeur brisé et avec une infinie tristesse que nous avons l'extrême douleur de vous annoncer le départ de Max von Sydow le 8 mars 2020».

Carcasse de près de deux mètres, yeux bleus perçants, timbre de voix rauque: il a utilisé ses atouts pratiquement sans temps morts entre 1949 et 2018 sur les plateaux de cinéma. Immortalisé par sa partie d'échecs contre la Mort dans «Le septième sceau» d'Ingmar Bergman, Max von Sydow a promené pendant près de 70 ans sa silhouette filiforme devant les caméras des plus grands metteurs en scène.

A Hollywood en 2015, il est encore à l'affiche d'une grosse production, avec «Star Wars, épisode VII, le réveil de la force». Quelques années plus tôt, il avait été choisi par Steven Spielberg et Martin Scorsese pour leurs blockbusters «Minority Report» (2002) et «Shutter Island» (2010) aux côtés de Tom Cruise et Leonardo DiCaprio. Von Sydow, qui a pris la nationalité française en 2002, a marqué les esprits en jouant dans «L'Exorciste» en 1973.

Étrangement, il n'a jamais récolté de distinction majeure. Il n'a eu les honneurs que de deux nominations par l'Académie des Oscars pour son rôle dans Pelle le conquérant (1987), du Danois Bille August, et pour son second rôle dans le film de l'Anglais Stephen Daldry, «Extrêmement près et incroyablement fort» (2011).

Comment expliquer ce manque de reconnaissance ? «Les acteurs qui ont obtenu un certain succès se voient toujours proposer le même genre de rôles, et j'en ai moi-même souffert», déclarait l'acteur dans le quotidien suédois Aftonbladet au moment de la sortie de ce dernier film.

Max von Sydow est né le 10 avril 1929 à Lund, dans le sud de la Suède, d'un père, Carl Wilhelm, professeur d'ethnologie et d'une mère, Greta, institutrice. Après ses études secondaires, il s'inscrit à l'Ecole royale d'art dramatique de Stockholm.

Le réalisateur suédois Ingmar Bergman jette son dévolu sur lui dans les années 1950. Il lui fait jouer les plus grands rôles sur les planches du Théâtre de Malmö, comme «Peer Gynt», «Le Misanthrope» ou «Faust».

Du cérébral à «Conan le Barbare»

En 1957, Von Sydow incarne le Chevalier dans «Le septième sceau». Bergman l'emploiera dans douze autres de ses films, parmi lesquels «Les fraises sauvages» (1957), «Le visage» (1958) ou «Le lien» (1971). Le plus souvent, l'acteur se fait l'interprète de l'angoisse existentielle.

En 1960, Max von Sydow revient au Théâtre royal de Stockholm dont il fera partie de la troupe jusqu'en 1972. A ce moment-là, sa carrière hollywoodienne est déjà sur les rails: il incarne Jésus dans «La plus grande histoire jamais contée» (1965) au côté notamment de Charlton Heston, et joue dans «Hawaï» (1966) avec Julie Andrews. En 1986, c'est Woody Allen qui lui offre un rôle dans «Hannah et ses soeurs».

John Huston, Sydney Pollack, Bertrand Tavernier, David Lynch, Andrei Konchalovsky, Wim Wenders ou encore Ridley Scott ont également fait appel à ses talents. Ils ont fait appel à lui y compris dans des films moins cérébraux, comme «Flash Gordon» (1980), «Conan le Barbare» (1982) ou «Judge Dredd» (1995).

En 1997, Max von Sydow qui est père de deux garçons d'un premier mariage avec l'actrice suédoise Christina Olin, a épousé en secondes noces la réalisatrice française de documentaires Catherine Brelet. «Je veux vivre en France. Et je veux mourir en France», affirmait l'acteur, alors que le couple s'était installé en France, où il a été élevé au rang de Commandeur des Arts et des Lettres en 2005 et fait Chevalier de la Légion d'honneur en 2011.

Retour à la page d'accueil