Interview Laure Brender: «C’est en fait la RTS qui est venue me chercher»

Aurélia Brégnac/AllTheContent

2.10.2018

C’est grâce à sa voix qu’on la connaît, et pourtant elle a récemment décidé de changer de voie, ou tout du moins de média. Laure Brender, animatrice radio et voix-off, fait cette rentrée ses premiers pas aux commandes de l’émission «Bon App», diffusée sur la RTS Un. Quels sont, selon elle, les ingrédients du succès? Elle nous livre ici la recette de ce nouveau rendez-vous culinaire.

Bluewin: Vous animez depuis cette rentrée une nouvelle émission de cuisine proposée le samedi, par la RTS. En quoi est-elle différente de ce que l’on a déjà pu voir à la télé, «Al dente», «Cuisine de chez nous», «Masterchef» et autres «Top Chef»…

Laure Brender: Dans «Topchef » et «Masterchef», les candidats s’affrontent en individuel. Dans notre émission, ce qui change par rapport à «Al dente», c’est qu’il s’agit de trois duos de candidats qui doivent reproduire un des plats des chefs. Chaque semaine, un thème est proposé par les chefs qui créent un menu. Les candidats découvrent ce menu sur images mais n’ont pas la liste des ingrédients. Ils doivent ensuite reproduire le plat (salé ou sucré) dans le temps imparti. Ce qu’il reste d’«Al dente», c’est finalement la notion d’apprentissage grâce à la démonstration des chefs. On peut reproduire la recette à la maison. La nouveauté, c’est la confrontation des candidats en duos, mais aussi la connectivité. On sollicite les téléspectateurs qui peuvent via les réseaux sociaux nous proposer des plats – avec le hashtag #RtsBonApp – à reproduire dans l’émission. Et on va piocher dans cette base de données offerte par les internautes pour inspirer les chefs pour de prochaines émissions.

«Less chefs Benoît Waber et Léonard Gamba ont 28 et 26 ans, et moi 32 ans...»

Combiner cuisine et connectivité, un bon moyen de drainer un public plus jeune, notamment à cette case horaire?

On est sur un horaire qui touche pas mal de monde, notamment les jeunes avant de sortir le samedi soir. L’équipe est elle-même jeune: les chefs Benoît Waber et Léonard Gamba ont 28 et 26 ans, et moi 32 ans. C’est donc une nouvelle génération de cuisiniers qui peut attirer un public plus jeune. Il y a de l’intérêt sur les réseaux sociaux… la sauce prend bien! Ben et Léo, ont aussi participé à «Masterchef» en 2015 et ont leur propre restaurant «Le Café de la Fonderie» à Fribourg, donc ils ont déjà une certaine notoriété et une communauté qui les suit.

Pour cette émission, vous serez donc accompagnée d’un jury de choix: les deux jeunes chefs, Ben et Léo (Benoît Waber et Léonard Gamba) et l’œnologue Gilles Besse. Pourquoi ce choix?

Alors, Gilles était déjà dans «Al dente», durant 13 ans. C’est un œnologue valaisan qui a une super notoriété en Suisse, un grand connaisseur de vins, une figure de la télé également. C’est un très bon élément de l’émission.

«Ce sont des recettes simples, savoureuses, mais aussi élégantes avec une disposition moderne.»

Il s’agit d’une cuisine tradi ou plutôt tendance?

On reste sur de la cuisine de bistrot, traditionnelle, familiale et qui est facile à reproduire à la maison. Ce sont des recettes simples, savoureuses, mais aussi élégantes avec une disposition moderne.

Avez-vous l’occasion de déguster vous-même les plats cuisinés?

Oui, bien sûr. Et c’est toujours une très bonne surprise, la cerise sur le gâteau!

Et d’ailleurs, quel est votre plat préféré?

J’aime beaucoup les plats mijotés, comme le pot au feu, le ragoût, le ris de veau, le poisson… Je suis une épicurienne. J’aime bien la cuisine française, du terroir.

Et l’aliment que vous détestez?

Euh… J’aime moins tout ce qui est abat: tripes, pieds de porc… A part le ris de veau!

«Entre 20 et 26 ans, j’avais déjà passé quelques castings à la télévision, mais j’étais assez jeune…»

On sait de vous que vous êtes une voix-off tout-terrain, qui a notamment fait ses classes à la radio. Qu’est-ce que cela vous fait de passer au petit écran? Et pourquoi, pas avant?

C’est en fait la RTS qui est venue me chercher pour le casting de cette émission, ils avaient pensé à moi. Mais j’ai en effet commencé la radio à 18 ans et j’y ai travaillé durant 12 ans comme animatrice. J’y ai appris à travailler ma voix et à la maîtriser. Je suis sinon aussi voix-off, je fais du doublage, du documentaire, des pubs… Entre 20 et 26 ans, j’avais déjà passé quelques castings à la télévision, mais j’étais assez jeune… Alors je pense que c’était le bon moment maintenant. J’ai 32 ans, donc un peu plus d’expérience, cette émission me correspond bien. Et c’est un bon complément avec le doublage que je continue. J’ai arrêté l’animation radio pour le moment, mais j’y ai gardé un pied avec l’habillage sonore que je fais sur Couleur 3.

Quelles sont ou quelles ont été vos plus grandes appréhensions dans ce changement de média?

L’image a une autre portée, c’est une évidence… Mais c’est un milieu que je connais bien car mon père a été pendant 15 ans journaliste à la RTS (Laurent Bastardoz, ndlr). Donc c’est un milieu que j’ai côtoyé, que j’ai apprivoisé. Le milieu en lui-même, les plateaux, les caméras ne m’impressionnent pas. C’est plus une peur de ne pas bien faire car c’est une première expérience. Il faut être à la hauteur des attentes de la production et de la chaîne, qui ont fait un sacré pari en me choisissant.

«Je fais les choses parce que j’aime les faire, pas pour montrer ma tête à la télé.»

D’autres envies ou projets à la télé?

J’aime beaucoup les émissions de cuisine, alors cette émission me correspond bien. Après pourquoi ne pas en faire une version en extérieur: aller à la rencontre des artisans, des fabricants, des maraîchers; aller à la source des produits et voir ceux qui les fabriquent. Plein de choses me plairaient…

De manière plus générale, comment vivez-vous votre notoriété?

J’étais en fait pas mal exposée pendant 6 ans quand je faisais la matinale sur la radio Rouge FM – la plus écoutée de Suisse romande. C’était assez incroyable ce succès. En plus, on était en pleine explosion de Facebook, c’était une période assez folle. A la télévision, il n’y a eu pour le moment que 4 émissions, c’est donc encore un peu tôt. Les gens ne me reconnaissent pas spécialement… Mais ce n’est absolument pas quelque chose que je cherche. Je fais les choses parce que j’aime les faire, pas pour montrer ma tête à la télé.

Encore du temps pour votre vie personnelle et vos loisirs?

Oui, les émissions ont en fait été tournées cet été au mois de juillet… Donc à la rentrée, j’ai repris mes activités, la vie a repris son cours. J’ai un petit garçon de 4 ans, Théo.

«Bon App», diffusé chaque samedi à 18h25 sur RTS Un, (16 émissions prévues jusqu’en décembre prochain). Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Alexis Favre en images

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