Interview Thomas Wiesel: «Je dois faire attention à mon regard, mes mains...»

Judith Monfrini/ AllTheContent

17.4.2018

Faire rire ou sourire les gens, c’est le pari des 14 émissions programmées depuis le 23 février tous les vendredis jusqu’en juin, à 22h40, sur la RTS. Dans «Mauvaise langue», Thomas Wiesel officie au côté de son ami humoriste Blaise Bersinger. Une émission destinée à remplacer le vide laissé par le départ des deux Vincent, Kucholl et Veillon, et leur programme «26 minutes». Rencontre avec Thomas Wiesel.

Bluewin: Quelle est l’idée de «Mauvaise langue», Thomas Wiesel?

Thomas Wiesel: L’idée de cette émission est de décortiquer l’actualité, de se moquer un peu de ce qui se passe dans le monde et de rigoler avec des potes humoristes.

Vous dites vous inspirer des «late shows» américains, qu’est-ce à dire?

Ce sont des formats qui reprennent des éléments de l’actualité, comme des images, des vidéos et des photos. Ces éléments nous donnent l’occasion de faire des blagues. Les «late shows» existent depuis bientôt 50 ans aux Etats-Unis. Parfois, les présentateurs invitent des célébrités, des acteurs mais nous nous contenterons de rire des nouvelles dans cette émission.

Blaise Bersinger vous accompagnera dans toutes les émissions?

Oui, je m’entends bien avec lui, il est très talentueux. Il sait vraiment tout faire et nous avons des humours très différents. Blaise a un comique plus absurde que le mien. Ensemble nous formons un bon équilibre et cela nous permettra de mettre en valeur les autres humoristes, qui viendront présenter des chroniques sur le plateau.

Vous aimez parler de ce qui se passe en Suisse?

L’actualité suisse est dans notre mandat, nous sommes les seuls à faire de l’humour dans ce créneau mais nous abordons aussi l’international. Nous réalisons l’émission quelques heures avant sa diffusion, ce qui nous permet de prendre en compte les nouvelles de la semaine jusqu’au jeudi environ, puisqu’ensuite il faut répéter et écrire le script.

C’est la première fois que vous animez une émission de télévision…

Oui et c’est très différent des spectacles de théâtre ou de la radio! Il y a plein de choses auxquelles je dois faire attention: mon regard, mes mains, ma posture, mon sourire. Je me concentre habituellement sur le texte, les blagues, alors que là, il y a une foule de contraintes supplémentaires. Actuellement, la télévision diffuse en haute définition (HD) et la moindre petite faute, le moindre défaut ne pardonne pas. Tout ça est un peu compliqué pour moi! (rires)

«Je dois faire ressortir un côté de moi-même que je n’ai pas beaucoup montré jusqu’à maintenant»

Vous devez passer la parole aux autres, «passer les plats» comme on dit dans le jargon, est-ce facile?

Ce n’est pas un rôle qui correspond à ma nature intrinsèque parce que je suis plutôt quelqu’un de neutre, de calme et de pas très enjoué. Sur scène, j’ai un côté un peu je-m’en-foutiste et ça ne passe pas bien, en tant qu’animateur. Si un animateur n’est pas enthousiaste pour son émission, personne ne le sera! Je dois un peu lutter pour faire ressortir un côté de moi-même que je n’ai pas beaucoup montré jusqu’à maintenant, professionnellement. Ce rôle de «passe-plat» est très intéressant mais il n’est pas forcément facile à tenir pour moi.

«Nous sommes une dizaine à préparer l’émission, à écrire des textes. Ensuite nous les répétons, il n’y a rien d’improvisé dans l’émission.»

Les humoristes invités, comme notamment Yann Marguet ou Nathanaël Rochat, ont-ils carte blanche?

Nous revoyons ensemble les textes afin qu’il n’y ait pas de redondance avec les autres sujets de l’émission et pour qu’on reste dans le rythme, la pertinence, etc. Mais dans l’humour, il n’y a jamais de censure et quand quelqu’un veut faire une blague, il fait une blague! Nous travaillons en équipe. Nous sommes une dizaine à préparer l’émission, à écrire des textes. Ensuite nous les répétons, il n’y a rien d’improvisé dans l’émission.

«Mauvaise langue» est diffusée le vendredi soir tard, pensez-vous que la RTS mise davantage sur les réseaux sociaux pour attirer le public?

Effectivement, la télévision se consomme différemment aujourd’hui, en rattrapage, en petite séance. Nous les humoristes, nous avons l’habitude de faire des chroniques courtes qui sont adaptées aux réseaux sociaux, l’émission peut se regarder par chapitre. On espère qu’elle aura une deuxième vie sur les réseaux sociaux mais on ne sait jamais, parce nous sommes très tributaires de Facebook qui vient de modifier ses algorithmes, divisant par trois ou quatre la portée de nos publications. C’est toujours très rageant d’être à la merci d’une multinationale en Californie!

Retrouvez «Mauvaise langue» avec Thomas Wiesel le vendredi soir à 22h55 sur RTS Un. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Star-flash

Retour à la page d'accueil