Prix Nobel Deux astrophysiciens suisses nobélisés

ATS

8.10.2019 - 14:39

Michel Mayor (à droite) et Didier Queloz étaient pressentis de longue date pour un Prix Nobel.
Michel Mayor (à droite) et Didier Queloz étaient pressentis de longue date pour un Prix Nobel.
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Avant eux Marie Curie, Albert Einstein ou Niels Bohr ont inscrit leur nom au palmarès: le Nobel de physique a distingué mardi trois éminents cosmologues, le Canado-Américain James Peebles et les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz.

Le prix va «pour moitié à James Peebles pour des découvertes théoriques en cosmologie physique et pour l'autre moitié conjointement à Michel Mayor et Didier Queloz pour la découverte d'une exoplanète en orbite autour d'une étoile de type solaire», a annoncé Göran Hansson, secrétaire général de l'Académie royale des sciences de Suède

Les trois chercheurs, astrophysiciens et astronomes, ont contribué à «une nouvelle compréhension de la structure et de l'histoire de l'univers». «Leurs travaux ont changé à jamais nos conceptions du monde», a ajouté l'académie.

«Personne ne savait»

Michel Mayor, 77 ans, professeur à l'Observatoire de la Faculté des sciences de l'Université de Genève (UNIGE), et celui qui était à l'époque son doctorant, Didier Queloz, 53 ans, ont exploré notre galaxie, la Voie lactée, à la recherche de mondes inconnus.

En 1995, ils ont fait la première découverte d'une planète en dehors de notre système solaire: une exoplanète orbitant autour d'une étoile de type solaire, 51 Pegasi b.

«Personne ne savait si les exoplanètes existaient ou non», se souvient M. Mayor dans un communiqué publié par l'UNIGE. «Des astronomes prestigieux les cherchaient depuis des années... en vain!» Depuis, la quête d'une planète qui présenterait des caractéristiques similaires à la Terre, donc favorables à la vie, se poursuit.

Mais sur les milliers d'exoplanètes confirmées aujourd'hui, seules une poignée d'entre elles sont dans la zone habitable de leur planète, c'est-à-dire ni trop près ni trop loin de sa source de chaleur, mais juste là où la température permet à l'eau d'exister à l'état liquide et où la vie, telle qu'on la connaît, pourrait se développer. Une température assez similaire à celle de la Terre.

«L'enfance de l'univers»

Les travaux de James Peebles, 84 ans, nous ramènent à «l'enfance de l'univers», à travers l'observation des rayons lumineux apparus 400'000 ans après le Big Bang – survenu lui il y a 14 milliards d'années – et qui ont voyagé jusqu'à nous comme pour nous en porter témoignage.

«Ses travaux nous ont révélé un univers dont seulement 5% du contenu est connu: la matière composant les étoiles, les planètes, les arbres – et nous. Le reste, soit 95%, est de la matière noire inconnue et de l'énergie noire. C'est un mystère et un défi pour la physique moderne», souligne l'académie.

Les lauréats recevront leur prix des mains du roi de Suède, Carl XVI Gustaf, lors d'une fastueuse cérémonie à Stockholm le 10 décembre, date anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite et créateur des prix. Ils reçoivent un chèque de 9 millions de couronnes (900'000 francs), à se partager le cas échéant entre récipiendaires d'un même prix, ainsi qu'une médaille et un diplôme.

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