Sciences & Technique Le ministère de l'Agriculture américain ferme son «abattoir à chatons»

AFP

2.4.2019 - 21:21

Un chaton à Gennevilliers dans un refuge de la Société Protectrice des Animaux le 21 août 2018
Un chaton à Gennevilliers dans un refuge de la Société Protectrice des Animaux le 21 août 2018
Source: AFP

Le département de l’Agriculture américain a annoncé mardi qu'il n'utiliserait plus de chats et chatons dans ses recherches sur la toxoplasmose, des expériences qui ont conduit à l'euthanasie de plus de 3.000 chats depuis 1982 et dont la révélation a scandalisé le Congrès.

Pendant plus de trois décennies, dans un laboratoire de Beltsville près de Washington, des scientifiques du Service de recherche agricole ont fait manger à des chats et chatons de la viande potentiellement contaminée par des parasites de la toxoplasmose, en guise de test sanitaire.

Ces parasites ne peuvent produire des ovocytes que dans les chats. Les chercheurs collectaient ensuite les selles pour confirmer la présence de toxoplasmose dans la viande ingérée.

Au bout de trois semaines, ils les euthanasiaient et les incinéraient, bien que les chats soient devenus immunisés et en bonne santé.

Au moins 3.000 chats et chatons, et sans doute beaucoup plus, ont ainsi été utilisés depuis 1982, selon l'association White Coat Waste Project, qui parle d'«abattoir à chatons» et a révélé le programme en 2018.

Pendant une décennie, jusqu'à 2015, le service a aussi acheté des centaines de chats et de chiens morts en Chine, au Vietnam, en Ethiopie, en Colombie et d'autres pays... afin de nourrir leurs chats et d'autres animaux – du «cannibalisme» forcé, selon l'association.

Après une première enquête du White Coat Waste Project l'an dernier, des élus du Congrès avaient déposé des projets de loi pour mettre fin au programme.

Sous la pression, le ministère a annoncé dans un communiqué que «l'utilisation de chats dans tout protocole des laboratoires du service de recherche agricole avait pris fin et ne serait pas relancée».

Les 14 chats restants seront adoptés par des fonctionnaires du département, qui souligne que ces expériences ont toutefois été utiles pour réduire de moitié le taux de personnes attrapant le parasite, dangereux pour les femmes enceintes et parfois mortel.

«C'est une grande victoire pour les chatons, les chats et les contribuables» s'est réjouie la parlementaire Dina Titus.

«Nous sommes tellement heureux que les chatons soient sauvés», dit à l'AFP le vice-président du White Coat Waste Project, qui veut maintenant protéger les milliers de chats et chiens utilisés dans des laboratoires privés et universitaires aux Etats-Unis.

L'association a déjà fait voter une loi interdisant au département des Anciens combattants de mettre fin à ses expériences sur des chiots et des chiens, soumis à des crises cardiaques et d'autres traitements douloureux pendant des années dans plusieurs centres.

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