Réseau social Campagnes de manipulation bloquées

ATS

1.8.2019 - 22:37

Facebook a bloqué deux campagnes de manipulation, orchestrées l'une depuis l'Arabie saoudite, l'autre depuis les Emirats arabes unis et l'Egypte (archives).
Facebook a bloqué deux campagnes de manipulation, orchestrées l'une depuis l'Arabie saoudite, l'autre depuis les Emirats arabes unis et l'Egypte (archives).
Source: KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS

Facebook a annoncé jeudi avoir bloqué deux campagnes de manipulation. L'une était orchestrée depuis l'Arabie saoudite, l'autre depuis les Emirats arabes unis et l'Egypte. Elles étaient dirigées contre de multiples pays au Maghreb et au Moyen-Orient, dont le Qatar.

En tout le réseau social a supprimé pas loin de 800 comptes, pages, groupes et événements, principalement sur Facebook mais aussi sur Instagram, qui cherchaient selon lui à attiser les tensions dans certains Etats ou à discréditer des dirigeants et gouvernements.

Les auteurs de ces campagnes ont tenté de dissimuler leur identité. Les ingénieurs du réseau ont cependant trouvé des connexions avec des individus liés au gouvernement saoudien d'une part, et avec deux sociétés de marketing, New Waves en Egypte et Newave aux Emirats.

«Dans chacun de ces deux cas (non liés entre eux), des personnes ont agi de façon concertée et utilisé des faux comptes pour se faire passer pour d'autres personnes et entités», a expliqué Nathaniel Gleicher, chef de l'unité de cybersécurité de Facebook. «C'est pour cette raison que nous sommes intervenus».

Critiques contre des pays voisins

Les organisateurs de la campagne saoudienne se faisaient notamment passer pour des médias locaux. Ils abordaient des sujets comme le prince héritier Mohammed ben Salmane, sa vision politique, les succès de l'armée saoudienne au Yémen, et des critiques et accusations contre des pays voisins, notamment l'Iran, le Qatar et la Turquie.

Parmi les exemples publiés par Facebook, un compte Instagram baptisé «la vie de Mohammed ben Salmane» (en anglais) postait en novembre une photo du prince héritier saoudien embrassant un homme blessé à la tête dans un hôpital, présenté comme un soldat. La légende faisant l'apologie du dirigeant, que les Saoudiens «aiment comme leur propre famille».

«Nous travaillons constamment pour repérer et mettre fin à ce type d'activité parce que nous ne voulons pas que nos services soient utilisés pour manipuler les gens. Nous supprimons ces pages et comptes à cause de leur comportement, pas à cause des contenus publiés», rappelle Facebook, qui a bloqué plusieurs campagnes de manipulation, dont une venue d'Iran en janvier dernier.

Plus de 13,7 millions de comptes suivaient les pages de la campagne venue d'Egypte et des Emirats, et environ 1,4 million suivait celles de la campagne saoudienne. Le Qatar subit depuis 2017 un embargo de l'Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et de l'Egypte.

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