Léman ExpressDa Trindade, un homme au service du CEVA
ATS
9.12.2019 - 08:05
Antoine Da Trindade dirige depuis quatorze ans le projet CEVA, la nouvelle ligne ferroviaire entre Cornavin et Annemasse (F) qui a notamment exigé la création d'un tunnel à Champel. Il est désormais impatient de voir si le Léman Express va améliorer la qualité de vie des pendulaires (archives).
Source:KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Depuis quatorze ans à la tête du projet CEVA, Antoine Da Trindade est impatient de voir si le Léman Express va améliorer la qualité de vie des pendulaires. Portrait du chef d'orchestre de ce gigantesque chantier ferroviaire.
Le marteau du lancement des travaux en 2011, un caillou de Pinchat, le prix Intermodes 2010 reçu à Bruxelles lors d'un congrès européen: Antoine Da Trindade conserve ces souvenirs dans une armoire de son bureau. Il dirige depuis 2006 le projet CEVA, la ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse, construite par le canton de Genève et les CFF. Un chantier à 1,5 milliard de francs, à bout touchant.
«Le projet sera terminé avec la mise en service du Léman Express, le 15 décembre», indique le Toulousain d'origine portugaise, né en 1967. Il est serein: les trains effectuent des courses d'essai depuis mi-septembre. Reste à vérifier si l'infrastructure fonctionne également avec une cadence plus élevée, quitte à corriger les défauts éventuels.
Son espoir? «Que ça fonctionne, c'est mon travail!» lance-t-il avec son accent chantant. Et d'ajouter: «Je suis très impatient de voir si les gens vont s'approprier le Léman Express, si celui-ci va devenir un outil de mobilité. On a envie que ce projet soit utile. Il m'a paru évident dès le début que cette ligne va améliorer la qualité de vie des pendulaires.»
Chef d'orchestre
La pérennité du projet CEVA est ce qui a motivé Antoine Da Trindade à revenir travailler en Suisse. Il vivait à Kuala Lumpur, en Malaisie, quand on est venu le chercher. Il avait dirigé la construction de centrales hydro-électriques, mais il n'avait aucune expérience dans le ferroviaire. «J'étais intéressé par ce domaine, nouveau pour moi, de surcroît en milieu urbain.»
Diplômé en Mécanique et automatisme industriel, cet homme qui parle cinq langues ne connaissait pas Genève. «Le projet était déjà défini à mon arrivée. J'ai trouvé que le tracé de la ligne avait tout son sens. Le canton avait un projet cohérent en matière de mobilité mais aussi par rapport à la densification de certains quartiers, à la proximité des emplois.»
Quatorze kilomètres de ligne, cinq gares, deux tunnels, deux ponts et des tranchées couvertes ont été construits. Le chantier du CEVA est le plus gros qu'il a dirigé à ce jour. «Le ferroviaire est un domaine où les travaux sont d'importance», relativise-t-il. Il y a joué le rôle de chef d'orchestre, apportant un rythme, annotant parfois la partition, afin que l'ensemble soit harmonieux, décrit-il.
Son calme n'est pas une posture mais «une nécessité. Vous ne pouvez pas mener une équipe si vous n'êtes pas sûr de vous. Il faut une conviction intime.» «Mais ce n'était pas un long fleuve tranquille, reprend-il. Il y a forcément eu des moments de doute face à des choix.» Vu l'adhésion politique au projet, il ne s'attendait pas du tout aux 1700 oppositions.
Souci de transparence
Parmi les plus beaux moments, Antoine Da Trindade cite les premières portes ouvertes. «Elles n'ont pas été évidentes à organiser pour mon équipe, on avait le nez dans le guidon. On s'interrogeait sur la perception du grand public, et on s'est aperçu que la majorité des personnes étaient intéressées, c'était valorisant. Par la suite, l'intérêt s'est changé en attente pour la nouvelle offre ferroviaire.»
Amener les gens au coeur du chantier: la direction du projet a mis en place un plan de communication dès 2008. «Par souci de transparence, précise-t-il. A cause des nuisances du chantier et des budgets importants, on a voulu que les gens comprennent ce qu'on faisait.» Antoine Da Trindade n'aime pas se mettre en avant, mais il était sur le devant pour défendre le projet.
En 2014, la direction du projet CEVA a annoncé que la mise en service de la ligne aura deux ans de retard. «Ce n'était pas maîtrisable. Il a fallu quatorze mois avant d'obtenir le droit de travailler sur un terrain privé, et la creuse du tunnel de Champel a été plus lente à cause de la nature du sol. Il y a eu quelques soucis, c'est normal!» Le budget, lui, a été tenu.
Depuis un an et demi, M. Da Trindade dirige en parallèle le département projets multidisciplinaires aux CFF pour la Suisse romande. De quoi éviter le baby-blues? Il éclate de rire: «Après quatorze ans au CEVA, on risque d'avoir un effet de manque. C'est bien de s'occuper tout de suite d'autre chose.» Mais il sera là dans un mois, aux heures de pointe, pour voir si les gens prennent le Léman Express.
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