Coronavirus Lausanne: cri d'alarme des restaurateurs et patrons de bars

nt, ats

10.11.2020 - 15:04

Près de 90 tables vides dressées sur la Place Saint-François à Lausanne: c'est la forme qu'ont choisie les patrons de bar, de restaurants et de clubs vaudois pour faire entendre le cri d'alarme du secteur. «Désespérés», ils réclament une aide immédiate des autorités.

Réunis sous la bannière du mouvement #quivapayerladdition, plus de 200 restaurateurs et employés du secteur ont participé à l'action qui s'est déroulée à la mi-journée sous l'oeil de la police. Elle s'est déroulée par petits groupes, dans le respect des règles sanitaires.

«Les tables vides symbolisent la crise et la tristesse de ces fermetures», a souligné Frédérique Beauvois, de la brasserie de Montbenon. Des ardoises présentaient le menu de novembre: six salaires fixes, un auxiliaire, charges fixes 35'000 francs» ou encore «Tournée du patron déjà offerte (mars-avril-mai)».

Survivre

«Nous demandons une prise de conscience face aux charges auxquelles nous devons faire face», a expliqué Antoine Piguet, patron du 13e siècle et du Meraki à Lausanne. «Loyer commercial, charges sociales, assurances, taxes, impôts, frais de maintenance et d'entretien, certains seront en faillite dès novembre», a-t-il averti.

«Le gros problème est immédiat: c'est novembre et décembre, le 13e salaire», a abondé Gilles Meystre, président de GastroVaud. «Les RHT ne sont annoncées que pour fin décembre. Et la bouche en coeur, le gouvernement nous dit: merci, soyez patients et donnez en plus 10% de RHT à vos employés.»

Plusieurs exigences

Les restaurateurs et les acteurs de la vie nocturne ne demandent pas un soutien financier pour compenser le chiffre d'affaires perdu, mais pour survivre. Concrètement, ils réclament que les mesures annoncées par le Conseil d'Etat concernant les RHT soient mises en oeuvre immédiatement et que ce dernier précise les modalités concernant les cas de rigueur, a relevé M. Meystre.

Les aides au niveau des loyers doivent être réitérées ou améliorées, la loi sur les poursuites et faillites suspendue, les charges sociales liées aux RHT supprimées ou compensées. Une indemnisation à hauteur des préjudices subis depuis mars est requise.

«Les dégâts sont considérables, nous sommes expropriés de nos établissements, malgré tous les efforts déjà consentis», a ajouté Antoine Piguet. «On a fermé les cafés, les seuls endroits où la clientèle est tracée, alors que des masses de gens se pressent dans les grands magasins», a-t-il déploré.

Mouvement spontané

Le mouvement #quivapayerladdition est né spontanément, suite aux mesures du Conseil d'Etat prises la semaine dernière. Le gouvernement a notamment annoncé jeudi qu'un bonus de 10% offert serait aux employés du secteur via les RHT. Et a invité les employeurs, qui eux n'ont pas droit aux RHT, à combler les 10% restants.

«Une véritable provocation, voire de l'arrogance, au vu de la situation fragile du secteur», a écrit le mouvement dans un tract. Ce dernier a déjà mené une action la semaine dernière devant le Grand Conseil vaudois. Les clubs sont fermés depuis le 17 septembre, les bars et restaurants depuis le 4 novembre.

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