Immobilier Le locatif aiguise les appétits

ATS

4.3.2020 - 09:57

L'achat de logements à des fins de location constitue toujours une alternative rentable et peu risquée aux placements en actions ou en obligations. (archive)
L'achat de logements à des fins de location constitue toujours une alternative rentable et peu risquée aux placements en actions ou en obligations. (archive)
Source: KEYSTONE/MICHELE LIMINA

L'immobilier de rendement ne serait plus l'apanage des investisseurs institutionnels comme les caisses de pension ou les assurances.

Face au manque d'alternatives de placements sûrs, les particuliers privilégient de plus en plus ce type de bien, affirme mercredi Credit Suisse dans une étude. La tendance cause des tensions sur le marché immobilier sans toutefois présenter de risque systémique, assure la grande banque.

Acheter un appartement pour le louer ensuite: de plus en plus d'investisseurs particuliers optent pour cette solution au moment de déterminer leur stratégie d'investissement. En raison des taux d'intérêt négatifs, les actifs jugés sûrs – principalement les obligations – n'offrent plus de rendement suffisant, ce qui jette les petits acteurs dans les bras de l'immobilier de rendement.

Dopé par cette demande privée, le marché immobilier helvétique devrait continuer sur sa bonne lancée, prolongeant ce que le numéro deux bancaire helvétique appelle le «super-cycle».

Depuis la crise financière, la part des crédits hypothécaires pour l'acquisition d'objets destinés à la location a progressé à 17%, selon Credit Suisse. Un appartement en propriété sur six est ainsi acheté par un investisseur privé.

Ces acteurs privilégient des appartements situés dans des centres urbains, où la demande est forte, afin d'obtenir des rendements substantiels grâce aux faibles taux d'intérêts, souligne la grande banque dans un communiqué. Cette concentration accentue la pression sur les loyers et favorise l'accroissement de la population de pendulaires.

Les pendulaires soulagent les agglomérations

Credit Suisse met le doigt sur cette tendance, articulant le chiffre de trois millions de personnes qui quittent quotidiennement leur domicile pour rallier leur lieu de travail ou de formation. Le trajet prend en moyenne plus d'une demi-heure. Seul effet bénéfique, ce «peuple de pendulaires» soulage les grandes agglomérations dont le marché immobilier est «tendu».

La multiplication de petits investisseurs dans un secteur sensible comme l'immobilier ne présente pas de risque majeur, à en croire Credit Suisse. Les propriétaires particuliers sont soumis à des directives de financement strictes et près de 90% des emprunteurs ne possèdent qu'un seul et unique bien mis en location.

Les auteurs de l'étude estiment que l'offre immobilière résidentielle reste globalement abondante en Suisse. Ni l'immigration, ni la conjoncture ne permettront d'équilibrer la situation cette année. Le nombre de logements vacants devrait ainsi progresser, tout particulièrement les biens «plus trop neufs». Dans cette catégorie, Credit Suisse place les immeubles mis sur le marché à un prix élevé il y a trois à six ans et dont les premiers locataires sont partis.

Pour leur part, les surfaces commerciales demeurent soumises aux soubresauts du commerce de détail, lui-même confronté à la pression des achats en ligne. Les grandes artères commerciales sont épargnées par ces difficultés. Celles-ci, garantissant une visibilité et une fréquentation élevées, font l'objet d'une demande continue.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil