Les milieux économiques ont fait part mercredi de leur déception face à la reprise progressive des activités économiques et sociales proposées par le Conseil fédéral. Ils saluent en revanche le relèvement des crédits destinés à l’indemnisation des cas de rigueur, qui pourrait passer de 5 à 10 milliards de francs, et les aménagements en matière de RHT.
«Il est impératif que soient levées dès début mars les interdictions ou les limitations des activités économiques, sociales, culturelles et sportives», souligne le Centre patronal dans un communiqué. L'allègement «très timide» proposé par le Conseil fédéral «ne correspond pas aux attentes que l'évolution de la situation sanitaire autorise».
Des plans de protection existent pour les activités citées, écrit le Centre patronal. La stratégie du gouvernement basée «sur l'absence totale de risque n'est plus adéquate», écrit l'organisation, qui s'inquiète de la fragilisation du tissu économique malgré les indemnisations.
Appels à rouvrir les terrasses
Economiesuisse et l'Union patronale suisse (UPS) regrettent de leur côté que le gouvernement ne prévoit pas de permettre aux restaurants d'ouvrir leurs terrasses avant le 1er avril. D'autre part, la faîtière des entreprises ne comprend pas pourquoi l'obligation de télétravailler n'est pas transformée en recommandation.
L'organisation salue la présentation d'un plan de sortie de crise par étapes du Conseil fédéral. Mais, afin que les entreprises puissent planifier de manière sûre, il serait important que le gouvernement esquisse un plan étendu sur les trois à quatre mois à venir.
L'UPS demande elle aussi un plan «transparent et cohérent, basé sur des critères de mesure clairs». A ses yeux, cette stratégie devrait se baser sur la responsabilité individuelle et être liée au niveau de la couverture vaccinale de la population.
L'Union suisse des arts et métiers (usam), qui avait demandé une réouverture de l'économie et de la société dès le 1er mars, critique quant à elle le «manque de courage» du Conseil fédéral, qui ne se base pas, selon elle, sur les faits pour prendre ses décisions. Malgré la baisse du nombre de contaminations, des mesures «disproportionnées sont maintenues».
L'usam veut une réouverture complète
Dans son communiqué, l'usam demande une réouverture complète, en suivant une «logique de protection ciblée». En clair, une réouverture accompagnée de campagnes de tests élargies, d'une intensification de la vaccination et d'un traçage des contacts efficace. Sans oublier «une application cohérente des concepts de protection».
Concernant les aides destinées aux entreprises, les milieux économiques se réjouissent de l'augmentation de l'enveloppe financière pour l'indemnisation des cas de rigueur. Le Centre patronal qualifiant la mesure d'"adéquate». Les différentes organisations représentant l'économie appellent à un versement rapide de ces aides par les cantons.
Le Centre patronal souligne toutefois que «les moyens financiers mis à disposition, même augmentés, se révèleront insuffisants». C'est pourquoi il demande au Conseil fédéral «de quitter la logique des interdictions indemnisées pour retrouver une société tournée vers l’avenir, porteuse de créativité et d’espoir».