Les Suisses affichent un fort intérêt pour passer les vacances dans leur pays, alors que les mesures de confinement destinées à lutter contre le Covid-19 sont peu à peu levées. Mais les régions de montagne ont davantage de succès que les villes.
«La demande des résidents suisses pour des vacances dans leur pays est à nouveau très importante», s'est réjoui mercredi Suisse Tourisme. Mais malgré la probable simplification des règles d'entrées pour les touristes étrangers, l'organisation s'attend à ce qu'il manque encore 5% des nuitées hôtelières au secteur.
L'absence des voyageurs en provenance de pays lointains, ainsi que de la clientèle d'affaires, continue d'affecter la branche. Suisse Tourisme ne s'attend pas à une reprise dans ces domaines «avant un an ou deux».
Concrètement, l'organisation s'attend cette année à ce que 95% des nuitées de 2020 soient enregistrées, un manque à gagner de 1,2 million de nuitées représentant une valeur ajoutée de 250 millions de francs.
Lors d'une conférence de presse, le directeur de Suisse Tourisme, Martin Nydegger, a néanmoins indiqué s'attendre à un retour «progressif» des touristes européens. Selon les estimations du centre conjoncturel KOF, les visiteurs allemands et français devraient afficher cette année une progression de respectivement 15% et 20% par rapport à 2020.
Mais la possibilité désormais offerte aux Suisses de passer à nouveau leurs vacances à l'étranger va également peser, avec un recul anticipé des hôtes helvétiques de 3%.
Abonnement général estival
Pour soutenir le tourisme local, M. Nydegger a dévoilé une nouvelle offre estivale sous la forme d'un abonnement général, permettant de découvrir la Confédération pendant un mois avec les transports publics pour 11 francs par jour.
L'hôtellerie suisse se remet lentement des affres de la pandémie de coronavirus. Sur la dernière saison d'hiver, les nuitées se sont effondrées de 26,4% comparé à la même période il y a un an. Alors que la demande étrangère a chuté de 70,1%, la demande locale a grimpé de 16,5%.
Depuis le printemps, la tendance est à la reprise (+47,1% en mars, +801,8% en avril), bénéficiant d'une base de comparaison très favorable en raison du semi-confinement en vigueur un an plus tôt. En revanche, par rapport à 2019, la demande reste en retrait, affichant un recul de 44% pour mars et de plus d'un quart pour avril.