Tourisme Les temps sont durs pour les voyagistes

ATS

24.8.2020 - 10:19

Tui avait annoncé la fermeture de 166 agences au Royaume-Uni et en Irlande, soit un tiers de son réseau, dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant 8000 suppressions d'emplois dans le monde (archives).
Tui avait annoncé la fermeture de 166 agences au Royaume-Uni et en Irlande, soit un tiers de son réseau, dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant 8000 suppressions d'emplois dans le monde (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Marcel Kusch

Plus de 90'000 emplois ont été supprimés ou sont à risque dans le secteur du voyage au Royaume-Uni en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 sur le tourisme. Pour les seuls voyagistes et compagnies aériennes, ce chiffre atteint 39'000.

Cette estimation prend en compte les suppressions de postes depuis le début de la crise sanitaire dans le secteur du voyage et sa chaîne d'approvisionnement, précise lundi l'Abta (Association of British Travel Agents) dans un communiqué.

Pour le secteur du voyage au sens strict, soit les tour opérateurs, les agents de voyage et les compagnies aériennes, ce sont 39'000 emplois qui sont affectés par la pandémie, soit 18% des effectifs totaux.

Selon l'Abta, la situation sociale a atteint un «point critique» du fait de l'impact sur le secteur des différentes mesures censées enrayer la propagation du virus. Les Britanniques sont bien moins nombreux à voyager à l'étranger, notamment en raison de la quarantaine mise en place par le gouvernement britannique pour les voyageurs qui reviennent de France ou d'Espagne par exemple.

Les professionnels du tourisme reconnaissent les bienfaits du dispositif de chômage partiel, qui doit être retiré fin octobre et n'a pas toutefois empêché de nombreuses entreprises de lancer des plans sociaux.

Mais l'Abta appelle à l'aide le ministre des Finances Rishi Sunak afin qu'il déploie des mesures spécifiques pour aider les entreprises et les emplois, comme des quarantaines par région et non par pays, ou encore une exonération temporaire de la taxe sur les billets d'avion.

«Le redémarrage du secteur du voyage ne s'est pas passé comme espéré et il est triste de voir des entreprises être encore affectées et des emplois perdus à un rythme alarmant», s'inquiète Mark Tanzer, directeur général de l'Abta.

Il estime que sans mesures de soutien, qui plus est au moment où le pic de la saison d'été s'achève, «des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires seront perdus».

L'étude de l'Abta survient quelques jours après l'arrêt de l'activité de l'agence de voyage pour étudiants STA Travel UK qui a dit «n'avoir pas le choix» en raison du choc de la pandémie. L'enseigne possède plus de 50 agences dans le pays et sa faillite menace 500 emplois.

Début août, le voyagiste Hays Travel, qui a racheté le réseau d'agences de Thomas Cook au Royaume-Uni, avait annoncé la suppression de 878 postes, sur un effectif total de 4500 personnes. Il évoquait l'impact de la quarantaine et les changements dans le dispositif de chômage partiel qui met depuis début août les entreprises à contribution.

Son concurrent Tui avait annoncé lui quelques jours auparavant la fermeture de 166 agences au Royaume-Uni et en Irlande, soit un tiers de son réseau, dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant 8000 suppressions d'emplois dans le monde.

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