PME Pas plus de sous pour les administrateurs

ATS

5.6.2020 - 14:04

La part de femmes administratrices augmente, certes, mais très lentement. Celles-ci font souvent partie de la famille fondatrice ou propriétaire. (archives)
La part de femmes administratrices augmente, certes, mais très lentement. Celles-ci font souvent partie de la famille fondatrice ou propriétaire. (archives)
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Les compensations perçues par les administrateurs de petites et moyennes entreprises (PME) n'ont que très peu évolué depuis 2017.

En moyenne, les jetons de présence annuels dépassent en moyenne 22'000 francs, selon une étude publiée jeudi par le groupe de conseil BDO Suisse.

La rémunération médiane – mieux pondérée et reflétant davantage la réalité – est de l'ordre de 12'000 francs par an. La forte différence avec la moyenne indique qu'une part importante des montants perçus au sein des conseils d'administration de PME est inférieure à la valeur susmentionnée de 22'000 francs, soulignent les auteurs du sondage.

Les sociétés financières, banques et assurances s'avèrent les plus généreuses en matière de rémunération, leurs administrateurs touchant annuellement en moyenne 35'000 francs – en progression depuis 2017 – pour une compensation médiane de 17'000 francs, en léger recul durant la période sous revue. Malgré la persistance de disparités, BDO a constaté un amenuisement des écarts entre secteurs.

Les présidents perçoivent des honoraires de 29'578 francs par an en moyenne (médiane à 15'000 francs). Les jetons de présence varient grandement selon la taille de la société.

La moyenne «présidentielle» a été obtenue grâce à une nombre élevé de rémunérations modestes et une partie plus restreinte d'honoraires relativement élevés, précise BDO Suisse. Une tendance semble cependant se dégager, celle d'une diminution des compensations de plus de 30'000 francs pour la présidence d'entreprises de petite ou moyenne tailles.

Même pas 20% de femmes

Les spécialistes de BDO relativisent ces chiffres car le cumul des fonctions de président et de directeur général est fréquente dans les PME, surtout celles de 1 à 10 employés (72%). A partir d'un effectif de 250 personnes, la séparation est pratiquée le plus souvent. Dans l'ensemble, le nombre PME qui disposent d'un «président-directeur général» est resté stable depuis la dernière enquête de 2017.

La moyenne d'âge demeure élevée dans les conseils d'administration des sociétés ayant participé à l'étude. Seuls 10% des membres ont moins de 40 ans, alors qu'un tiers des administrateurs sont déjà sexagénaires. L'expérience prime sur la jeunesse, en conclut BDO, qui constate peu de changements dans la pyramide des âges sur trois ans.

A l'exception des sociétés de 1 à 10 collaborateurs, la proportion de femmes dans les organes de surveillance n'atteint pas 20%. «Plus l'entreprise gagne en ampleur, plus la part de femmes diminue», selon l'étude. La part d'administratrices augmente, certes, mais très lentement. Celles-ci font souvent partie de la famille fondatrice ou propriétaire.

Maigre consolation, la moyenne de femmes dans les conseil d'administration – de 16% actuellement – a été multipliée par deux en près de 25 ans.

BDO relève par ailleurs avec étonnement que les compétences en termes de numérisation ne constituent pas un critère de premier ordre dans le recrutement des administrateurs.

Pour établir les résultats de son étude conduite entre janvier et février, BDO a contacté 9400 firmes de moins de 1000 employés, avec un taux de réponse de 7,2% (667). Les très petites entreprises sont légèrement sous-représentées, contrairement aux sociétés dont les effectifs dépassent 250 personnes.

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