Boissons Pernot-Ricard a pris l'eau en 2019/20

ATS

2.9.2020 - 08:58

La pandémie a induit d'importantes dépréciations chez le géant français des spiritueux, frappant particulièrement durement la marque de vodka Absolut. (archive)
La pandémie a induit d'importantes dépréciations chez le géant français des spiritueux, frappant particulièrement durement la marque de vodka Absolut. (archive)
Source: KEYSTONE/AP SCANPIX SWEDEN

Le géant des spiritueux Pernod Ricard a vu son bénéfice net chuter de 77% lors de l'exercice décalé 2019/20, à 329 millions d'euros (environ 357 millions de francs), en raison d'une dépréciation de la marque de vodka Absolut liée à la crise sanitaire du Covid-19.

Le résultat opérationnel a en revanche subi un recul moindre que prévu, tandis que les ventes pour l'année, en retrait de 8%, sont proches des consensus de FactSet et Bloomberg, à 8,45 milliards d'euros.

«Le résultat net part du groupe s'élève à 329 millions d'euros, en décroissance de -77% par rapport à l'exercice 2018/19, dû à des dépréciations d'actifs d'un milliard d'euros déclenchées par le Covid-19, en particulier sur la marque Absolut (912 millions d'euros en montant brut, 702 millions d'euros net d'impôts)«, a déclaré le groupe dans un communiqué.

Malgré la vente de plus de 10 millions de caisses, la célèbre vodka a vu son chiffre d'affaires reculer de 11% sur l'exercice.

Principale victime de la pandémie de Covid-19 : l'Asie, et notamment la Chine et l'Inde, les deux marchés les plus importants du groupe derrière les Etats-Unis, et qui ont souffert des mesures de confinement, tout comme le «travel retail», la vente de spiritueux dans les sites de transports, en premier lieu les aéroports, désertés pendant la crise.

L'activité du groupe en Asie et dans le reste du monde, hors Amérique et Europe donc, a ainsi reculé de «14%, principalement dû à la Chine, l'Inde et le travel retail, avec une base de comparaison élevée», a indiqué le groupe.

A l'inverse, la bonne résistance des Etats-Unis et des ventes «off trade», en grande distribution, soutenus par la consommation à domicile, ont permis de compenser partiellement la fermeture pendant de longues semaines des cafés, hôtels et restaurants, qui a été la plus sensible au mois d'avril, au tout début du 4e trimestre de l'exercice.

Le groupe souligne que son résultat opérationnel courant a finalement mieux résisté que prévu, reculant de 13,7%, hors effet de change favorables (-12% en publié). Le groupe avait prévu en mars un recul du ROC d'environ 20% en raison du confinement dans de nombreux pays du monde pour enrayer la progression de l'épidémie de Covid-19, avant de réviser cette prévision en juillet à environ -15%.

Parmi les facteurs de «résilience» vantés par le PDG du groupe, Alexandre Ricard, la chaîne d'approvisionnement a tenu, «que ce soient les distilleries, les sites d'embouteillage, tout l'approvisionnement jusque dans les magasins», s'est-il félicité lors d'un entretien à l'AFP.

Cela explique, selon lui, des gains de part de marché «en Inde, au Japon, en Allemagne, en France, et dans le travel retail».

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