Bolivie Añez, l'ex-présidente incarcérée, sous assistance respiratoire

ATS

18.3.2021 - 04:09

Jeanine Añez a été placée en détention provisoire pour quatre mois et incarcérée dans une prison pour femmes de la capitale dimanche par une juge (archives).
Jeanine Añez a été placée en détention provisoire pour quatre mois et incarcérée dans une prison pour femmes de la capitale dimanche par une juge (archives).
ATS

L'ancienne présidente par intérim de Bolivie Jeanine Añez, incarcérée, est sous assistance respiratoire après avoir souffert d'une décompensation, a déclaré mercredi son avocate. Mme Añez est accusée d'avoir mené un coup d'Etat contre son prédécesseur Evo Morales.

Keystone-SDA

Mme Añez a été «en état critique» après une montée de tension, et «elle est en ce moment avec de l'oxygène et assez affectée», a dit son avocate, Norka Cuellar, à la presse locale.

Les autorités de la prison de La Paz où se trouve l'ex-présidente ont toutefois assuré ensuite qu'elle se trouvait dans un état stable et sous surveillance médicale.

Jeanine Añez a été placée en détention provisoire pour quatre mois et incarcérée dans une prison pour femmes de la capitale dimanche par une juge. Elle avait été arrêtée la veille, tout comme deux de ses ex-ministres, dans le cadre d'un mandat d'arrêt consécutif à une plainte pour «sédition», «terrorisme» et «conspiration» déposée par une ancienne députée du MAS, le parti de son prédécesseur Evo Morales.

En novembre 2019, alors deuxième vice-présidente conservatrice du Sénat, Jeanine Añez avait prêté serment comme présidente par intérim deux jours après la démission de M. Morales. Il y avait été poussé par un soulèvement, après avoir été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle où il briguait un quatrième mandat mais accusé de fraude par l'opposition.

Après une campagne de manifestations pendant laquelle au moins 35 personnes avaient été tuées, M. Morales, lâché par la police et par l'armée, avait démissionné et s'était réfugié au Mexique puis en Argentine. Il est rentré en Bolivie après l'élection à la présidence de son dauphin Luis Arce en octobre 2020.

Evo Morales, qui a qualifié de «dictature» le pouvoir intérimaire de Mme Añez, réclame que les responsables du «coup d'Etat» de novembre 2019 soient «sanctionnés». L'arrestation de Mme Añez, qui se déclare victime d'une «persécution politique», suscite depuis samedi de nombreuses réactions en Bolivie, avec notamment des manifestations, et à l'étranger.