Faits divers A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, c'est «premier arrivé, premier servi»

AFP

24.9.2019 - 19:22

Brésil, Etats-Unis, Egypte, Turquie, Nigeria, Maldives, Qatar... Pendant une semaine, tous les pays du monde vont se succéder à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Mais d'où vient cet ordre d'apparition qui change tous les ans?

«C'est la règle du premier arrivé, premier servi», explique-t-on à l'ONU. Dès qu'une Assemblée se termine, chaque pays peut déjà s'inscrire pour celle de l'année suivant. Et les premiers sont les mieux servis, ajoute cette même source.

Avec deux exceptions et, en coulisse, parfois des tractations entre les pays.

Ainsi le Brésil, qui est chaque année le premier pays à intervenir. Lors de l'une des toutes premières Assemblées générales à la fin des années 1940, les pays ont abordé la question de qui allait commencer à prendre la parole. Et le Brésil s'est d'emblée imposé, une tradition non écrite respectée jusqu'à présent.

Mardi, pour sa première apparition à la prestigieuse tribune mondiale, le président brésilien Jair Bolsonaro en a largement profité: son discours a duré plus du double du temps imparti à tous, seulement 15 minutes.

Le tout nouveau président de l'Assemblée générale, le Nigérian Tijjani Muhammad-Bande, avait eu au préalable toutes les peines du monde à faire asseoir tous les dirigeants rapidement, abusant de son marteau, utilisé pour faire respecter l'ordre.

«C'est normal», soupire un habitué, «tous ces gens retrouvent dans les travées des amis ou des ennemis et chaque occasion d'échanger est bonne à prendre».

Après le Brésil, vient le tour des Etats-Unis, une deuxième place systématique due à son rang de pays hôte de la grand-messe annuelle diplomatique de l'ONU, dont le siège est à New York.

- «Eviter la troisième place» -

Ensuite, en fonction des inscriptions et de leur ordre d'arrivée, les autres pays enchaînent, avec priorité aux présidents et têtes couronnées qui seront suivis les jours d'après par des vice-présidents, des ministres des Affaires étrangères, voire de simples ambassadeurs comme celui qui représentera la Corée du Nord lundi, au dernier jour du marathon diplomatique.

«Il faut toujours éviter la troisième place», raconte à l'AFP un ancien président de l'Assemblée générale, l'Ivoirien Amara Essy (1994).

«Pourquoi? Parce qu'après l'allocution du président américain, tout le monde quitte la salle» et c'est un brouhaha sans nom, précise-t-il. Cette année, c'est l'ex-maréchal égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui occupait la troisième place.

Une fois les places attribuées pour toute la semaine, rien n'empêche de négocier, en faisant pression auprès de la présidence ou entre pays pour échanger des ordres d'apparition. Certains ont à coeur de passer derrière leur pire ennemi afin de lui répondre, précise Amara Essy.

Cette année, l'Inde et le Pakistan, les deux puissances concurrentes d'Asie, vont presque se suivre vendredi matin à la tribune. Entre eux deux, la Norvège et Singapour sont au programme.

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