Procès Agresseur à la hache de Flums irresponsable

ATS

20.12.2018 - 19:08

Après avoir agressé ses trois dernières victimes devant une station-service, l'adolescent a été maîtrisé et grièvement blessé par les policiers (archives).
Après avoir agressé ses trois dernières victimes devant une station-service, l'adolescent a été maîtrisé et grièvement blessé par les policiers (archives).
Source: KEYSTONE/EDDY RISCH

Le jeune homme de 18 ans qui a blessé sept personnes à la hache en octobre 2017 à Flums (SG) n'est pas responsable de ses actes. La justice saint-galloise des mineurs en a décidé ainsi jeudi. L'accusé schizophrène restera toutefois placé en milieu psychiatrique fermé.

Accusé notamment de tentatives d'assassinats et de tentative d'incendie intentionnel, le jeune homme âgé de 17 ans au moment des faits a comparu mercredi à Mels (SG) devant le tribunal des mineurs de l'arrondissement de Werdenberg-Sarganserland. Le procès s'est déroulé à huis clos et la présence médiatique a été restreinte.

L'accusation demandait une peine de trois ans de prison et une amende de 500 francs. Elle n'a pas été suivie par la Cour qui a jugé le jeune homme non responsable de ses actes. Le tribunal l'a donc acquitté des chefs d'accusation reprochés par le Ministère public. Il a en revanche décidé de maintenir en milieu psychiatrique fermé cet homme qui souffre d'une schizophrénie "longue et difficile à traiter", écrit jeudi la Justice des mineurs.

La défense obtient raison

Ce faisant, la Cour a donné raison à la défense. Au moment de ses actes, le forcené était "incapable de jugement, de discernement et de maîtrise de soi", avait déclaré son avocat. Ses actions n'avaient pas pu être planifiées et il n'avait pas l'intention de tuer qui que ce soit, estimait la défense.

Selon le Ministère public pourtant, le prévenu aurait déclaré après son arrestation: "J'étais un animal. Je voulais simplement tuer". Il a en outre frappé ses victimes avec beaucoup de force. C'est un hasard que personne ne soit mort, a soutenu le procureur.

Tentative de suicide avant l'attaque

Face à la Cour, l'accusé a dit ne pas se souvenir de tout. Avant de passer à l'action, le soir du 22 octobre 2017, il aurait tenté de mettre fin à ses jours.

Il a ensuite mis une hache et des ciseaux dans son sac à dos, bouté le feu à la maison de sa mère et de son beau-père et s'est dirigé vers le centre du village. Il s'en est d'abord pris à un couple avec un bébé, puis à un automobiliste et à sa femme. Il a volé leur voiture et terminé sa course dans une haie, avant de continuer à pied jusqu'à une station-service où il a encore attaqué trois femmes.

C'est là que deux agents ont finalement réussi à le maîtriser, à l'aide d'un taser et de leur arme à feu. L'adolescent a été grièvement touché.

Au total, sept personnes ont été blessées par le jeune forcené, dont une grièvement. Le bébé s'en est tiré sans égratignure. Au procès, le représentant des victimes a souligné qu'elles en gardaient toujours des séquelles physiques et émotionnelles.

Fantasmes de violence...

Né en Lettonie, l'agresseur vit depuis cinq ans en Suisse et suivait un apprentissage. Il a quitté Riga pour rejoindre ses parents dans le cadre d'un regroupement familial. Depuis sa sortie de détention préventive, le 23 mars dernier, il séjourne dans le secteur fermé d'une institution psychiatrique.

Durant les mois qui ont précédé le crime, il s'était exprimé sur ses fantasmes de violence et de meurtre. Il ne voulait plus vivre, a-t-il dit mercredi. Lors de son arrestation, il avait demandé aux policiers de lui tirer une balle dans la tête.

...sans mesure de contrainte

Quatre mois avant les faits, des éducateurs du Service de l'enfance et de la jeunesse l'avaient signalé, tout comme son école professionnelle. Le groupe d'intervention du Service psychologique scolaire avait alors ouvert une enquête et le jeune Letton a été étroitement surveillé.

Le Ministère public s'était saisi de l'affaire à la mi-septembre 2017 afin de déterminer s'il représentait un risque pour autrui. Les autorités avaient ensuite écarté toute mesure de contrainte, car le suspect n'avait jamais formulé de menaces concrètes contre autrui.

Le jugement n'est pas encore entré en force. Une Cour civile devra en outre se prononcer sur les exigences de réparation des victimes pour tort moral d'un montant total de 390'000 francs, a indiqué le tribunal.

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