«Moins d'Europe, plus d'Italie» Après Macron, Salvini s'en prend à Zidane

AFP

7.6.2024

Après un photo-montage d'Emmanuel Macron en tenue de combat, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a publié sur X une photo montrant le coup de tête de Zinédine Zidane asséné à un joueur italien lors de la finale de la Coupe du monde 2006.

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«Moins d'Europe, plus d'Italie», écrit-il jeudi sur son compte, en légende des deux photos, la première représentant le coup de tête de Zidane sur le buste de Marco Materazzi, qui valut son exclusion à l'attaquant français, enfant de Marseille d'origine algérienne.

Zidane exclu, la France est battue par l'Italie aux tirs au but et la Squadra azzura est sacrée championne du monde à Berlin. La seconde photo montre les joueurs italiens, dont le légendaire gardien Dino Zoff, soulevant la Coupe du monde de football en 1982 en Espagne.

Patron de la Ligue, parti anti-migrants en difficulté dans les sondages avant les élections européennes, Matteo Salvini multiplie les publications hostiles à la France et à l'Union européenne (UE) ces dernières semaines.

«Représenter une Europe en déclin»

Mardi, il a publié un photo-montage d'Emmanuel Macron en tenue de combat et armé d'un fusil d'assaut, l'accusant de vouloir précipiter l'Europe dans la guerre avec la Russie.

«Une escalade militaire et des soldats italiens sur le front sur ordre de dangereux +poseurs de bombes+ ? Non merci», avait écrit M. Salvini, dont le parti appartient à la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni.

«L'image de Zinédine Zidane qui donne un coup de tête à Materazzi (...) vise à simplifier un message selon lequel la France européiste de Macron accueillerait des immigrés et fils d'immigrés de pays à majorité musulmane représentés dans l'idéologie de Salvini comme étant essentiellement violents et criminels», a déclaré à l'AFP la philosophe Anna Bonalume, auteure de l'essai «Un mois avec un populiste» sur Salvini.

Le but est «de faire passer des émotions liées au football vers une opinion politique», a ajouté la philosophe, experte de la Ligue, estimant que «l'objectif principal de Salvini est de représenter une Europe en déclin guidée par des chefs d'Etat pro-européens comme Macron».

Dans la dernière ligne droite des élections européennes du 9 juin, la Ligue est à la peine dans les sondages. Alors qu'elle avait recueilli plus de 34% en 2019, elle n'est plus créditée que de quelque 8% des suffrages, très loin derrière Fratelli d'Italia (post-fasciste) de Giorgia Meloni.

La Ligue fait partie, aux côtés du Rassemblement national (RN) français, du groupe Identité et démocratie au Parlement européen.