France voisineAssises du Haut-Rhin: 30 ans requis pour un incendie criminel
ATS
4.2.2021 - 15:11
L'avocate générale a requis jeudi 30 ans de réclusion criminelle devant les assises du Haut-Rhin à l'encontre d'un homme de 31 ans accusé d'avoir volontairement déclenché en 2017 un incendie dans un immeuble de Mulhouse (F), faisant six morts dont quatre enfants.
Sandra Di Rosa a également demandé une peine de sûreté de 20 ans contre Aurélien Roellinger qui avait reconnu être l'auteur de l'incendie survenu dans la nuit du 1er au 2 octobre 2017 dans le quartier populaire de Bourtzwiller.
Ce père de deux enfants, très alcoolisé au moment des faits, nie en revanche toute préméditation et intention homicide.
L'incendie s'était déclenché dans le sous-sol de l'immeuble de quatre étages, avant que les fumées toxiques n'envahissent la cage d'escalier.
Six personnes ont péri, dont quatre enfants âgés de 6 à 11 ans. Huit autres ont été blessées, dont deux grièvement brûlées.
M. Roellinger, qui habitait l'immeuble, avait été rapidement interpellé. Après avoir d'abord reconnu avoir jeté un mégot dans une poussette au sous-sol, il avait avoué pendant l'instruction avoir mis le feu avec son briquet à des prospectus qui se trouvaient dans la poussette.
Il «veut nous faire croire à un coup de tête. Non : il a agi de façon réfléchie, volontaire», a estimé Sandra Di Rosa, selon laquelle l'accusé, revenu vivre à Bourtzwiller après une séparation, nourrissait de la «rancoeur vis-à-vis de cet immeuble (...) pas digne de lui» et n'avait que «mépris et dédain pour ses habitants».
«Il a attendu le moment opportun pour mettre le feu à cet immeuble» et connaissait «les conséquences dramatiques» de son acte, a poursuivi la magistrate.
«Il doit être puni à la hauteur de la gravité des faits et de ses conséquences», a-t-elle encore lancé aux jurés, qui se sont retirés pour délibérer vers 11H30.
«Il a mis le feu sans préméditation, sans préparation (...) Détruire volontairement, oui. Vouloir donner la mort, non», a plaidé son avocat, Me Samir Ayari.
Évoquant les nuits de son client désormais «hantées par le spectre de la culpabilité», il a exhorté les jurés à prononcer une peine moins lourde que les réquisitions.
Très peu prolixe depuis l'ouverture du procès lundi, l'accusé a toutefois présenté ses excuses aux parties civiles : «j'aimerais réitérer mes sincères condoléances, même si vous ne les accepterez pas, et mes excuses. Ce que j'ai fait est horrible».