France Attentats du 13-Novembre: fin de l'enquête

ATS

16.3.2020 - 13:16

Quatre ans et demi après les attentats de Paris et Saint-Denis faisaient 130 morts et 350 blessés, l'enquête tentaculaire menée par cinq juges d'instruction vient d'atteindre son terme avec le renvoi aux assises de vingt suspects (archives).
Quatre ans et demi après les attentats de Paris et Saint-Denis faisaient 130 morts et 350 blessés, l'enquête tentaculaire menée par cinq juges d'instruction vient d'atteindre son terme avec le renvoi aux assises de vingt suspects (archives).
Source: KEYSTONE/EPA REUTERS POOL/FRANCOIS LENOIR / POOL

Le 13 novembre 2015, les attentats de Paris et Saint-Denis faisaient 130 morts et 350 blessés. Quatre ans et demi plus tard, l'enquête tentaculaire menée par cinq juges d'instruction vient d'atteindre son terme avec le renvoi aux assises de vingt suspects.

Parmi ces derniers figure notamment le Franco-belge Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont frappé des terrasses de bar et la salle de spectacle du Bataclan au coeur de la capitale, ainsi que les abords du Stade de France. Ces attaques ont été revendiquées par l'organisation Etat islamique (EI).

Cette ordonnance de mise en accusation, un document de 348 pages hors annexes signé le 16 mars dont les conclusions ont été dévoilées par un communiqué du parquet national antiterroriste (Pnat), suit les réquisitions de celui-ci, formulées fin novembre. Elle est encore susceptible de faire l'objet d'un appel, ce qui ne devrait pas retarder le procès.

Celui-ci est prévu pour démarrer en janvier 2021 et durer six mois. Des travaux ont d'ailleurs déjà commencé au coeur de l'historique palais de justice de Paris, situé sur l'île de la Cité, afin de construire une salle d'audience suffisamment grande et sécurisée pour accueillir les débats. En plus des accusés, plus de 1750 parties civiles, ainsi que des centaines d'avocats et de journalistes, sont attendus.

Fermeture de l'ensemble des tribunaux

«Je me félicite de la décision rendue par les juges mais compte tenu des circonstances actuelles, je ne sais pas si ce dossier va être audiencé dans les délais que l'on prévoyait» a réagi auprès de l'AFP Me Olivier Morice, avocat de 35 familles, faisant allusion à l'épidémie de coronavirus sévissant notamment en France.

Le calendrier judiciaire est en effet lui aussi frappé d'incertitude vu l'onde de choc du coronavirus: Nicole Belloubet a ordonné dimanche la fermeture de l'ensemble des tribunaux, dont l'activité sera réduite aux «contentieux essentiels». Il appelle au report des procès d'assises pour freiner le virus.

Six absents

Quatorze des suspects sont aujourd'hui aux mains de la justice française ou de son homologue belge dans ce dossier, dont des logisticiens, convoyeurs et intermédiaires présumés. Onze d'entre eux sont placés en détention provisoire et les trois autres sous contrôle judiciaire. Six autres personnes sont visées par un mandat d'arrêt, dont un homme détenu en Turquie, Ahmed Dahmani.

La plupart des cinq autres suspects sont présumés morts en zone irako-syrienne. Faute de certitude sur leur sort, ils seront tout de même jugés.

Salah Abdeslam, détenu en France depuis près de quatre ans et placé à l'isolement, sera ainsi jugé notamment pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», «meurtres en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste». Au cours de l'enquête, il a quasi-systématiquement gardé le silence face aux magistrats instructeurs qui l'ont convoqué une dizaine de fois.

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