Programme «Barry social» Avec les Saint-Bernard, une thérapie au poil! 

Valérie Passello

21.11.2023

Dans le cadre du programme social de la Fondation Barry, des équipes composées généralement d'un chien de la race Saint-Bernard et de son maître, interviennent dans différentes institutions de Suisse. Reportage à la Tzoumaz en Valais, dans les murs de la Fondation Domus.

Avec les Saint-Bernard, une thérapie au poil!

Avec les Saint-Bernard, une thérapie au poil!

Dans le cadre du programme social de la Fondation Barry, des équipes composées d'un chien de la race Saint-Bernard et de son maître, interviennent dans différentes institutions de Suisse. Reportage à la Tzoumaz en Valais, dans les murs de la Fondation Domus.

17.11.2023

Valérie Passello

21.11.2023

C'est sous la neige que Claudia Müller, responsable du programme «Barry social», gare son bus à la Tzoumaz, en cette matinée du 10 novembre. À l'arrière du véhicule aux couleurs de la Fondation Barry du Grand-Saint-Bernard, les stars du jour trépignent: l'expérimentée Alba, 8 ans, et la nouvelle recrue, Ziva, 4 ans, ont du pain sur la planche. 

On est dans l'un des foyers de la Fondation Domus, qui accompagne des personnes dans une démarche de réhabilitation psychosociale. Et c'est en collaboration avec les deux chiennes de la race Saint-Bernard que Myriam, Albert et Christophe vont participer à une séance de thérapie d'environ une heure.

Les sourires ne manquent pas: tous se réjouissaient de retrouver leurs partenaires à quatre pattes. Dès leur arrivée, les chiennes se font câliner généreusement, sans que personne n'ait à se faire prier. «La séance de caresses, puis le brossage, sont des étapes très importantes. C'est ce qui permet d'établir un lien de confiance profond avec les chiens», explique Claudia.

La maîtresse d'Alba et de Ziva détaille le programme de l'heure à venir: «Nous allons faire quelques jeux avec les chiens, individuellement et en groupe, puis peut-être un parcours -cela dépendra des participants- et probablement une balade si nous avons le temps». 

À travers le jeu, des objectifs précis

C'est la première fois que Ziva intervient à la Tzoumaz: les odeurs du manège où se tient l'activité semblent éveiller sa curiosité, elle file renifler tous les recoins dès qu'elle en a l'occasion, mais elle se livre tout de même de bonne grâce aux différents jeux proposés quand on la sollicite. Quand Myriam, par exemple, cache quelques friandises sous un pot, la chienne les retrouve en quelques secondes. Mais elle doit attendre le feu vert de la participante pour pouvoir déguster sa récompense. 

Bientôt retraitée, Alba est plus habituée au lieu, elle se montre plus concentrée à la tâche. Son rôle est de retrouver des croquettes cachées dans un tiroir qu'elle doit ouvrir elle-même, tenu par chaque participant, à tour de rôle. Enfin, Christophe met en place un parcours en disposant cônes, cerceaux et ballons dans le manège. Tous tenteront de donner des consignes aux deux chiennes pour les amener jusqu'au cerceau final.

Ces activités ludiques peuvent sembler anodines, pourtant il n'en est rien, il s'agit bien de sociothérapie note Claudia: «Ici, nous avons défini des objectifs. Il faut se concentrer sur les exercices et sur les chiens, on doit se montrer précis et ferme. Le but, c'est d'essayer de nouvelles choses pour avoir plus de compétences et des fois ça fonctionne, des fois non. C'est comme dans la vie, il faut aussi apprendre à accepter quand quelque chose ne fonctionne pas.» 

«Ça me fait du bien»

Essayer, se tromper, recommencer, apprendre à s'imposer auprès de l'animal, oser faire les exercices devant tout le monde et même devant les caméras de blue News: ce sont autant de défis que les participants relèvent les uns après les autres, avec succès. À la fin, tous se disent ravis de leur séance. 

Les yeux pétillants, Christophe confie: «J'aime travailler avec les chiens Saint-Bernard. Ils sont agréables, déjà à caresser, mais aussi pour le travail. Ça me fait du bien, c'est une super thérapie». Myriam, elle aussi, se dit fière d'avoir mené à bien les exercices avec les chiens, une activité qui l'aide à améliorer sa confiance en elle.

Et si l'activité du jour est axée sur la sociothérapie, la vingtaine d'équipes que compte le projet «Barry social» mène des actions dans des domaines très variés, au sein d'une centaine d'institutions allant des EMS aux hôpitaux en passant par le milieu carcéral, à raison d'environ 500 interventions par an dans toute la Suisse. 

Citant une étude de l'Université de Bâle, la chargée de communication institutionnelle de la Fondation Barry, Andrea Zollinger, précise: «L’effet bénéfique des chiens sur la santé est scientifiquement prouvé depuis longtemps. La demande augmente, car les thérapeutes constatent que leurs patientes et patients progressent rapidement lors des séances de thérapie avec les animaux. Ils témoignent d’un effet positif tant sur le plan physique qu’émotionnel et remarquent que leurs patientes et patients retrouvent motivation, confiance et espoir au contact du Saint-Bernard».

En tant que fondation d’utilité publique, la Fondation Barry ne perçoit pas de subventions de l’État et dépend intégralement de donatrices et donateurs et partenaires pour financer l’élevage, assurer le bien-être des chiens et mener des activités dans le domaine social.

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