Russie Cas de travaux forcés dans une prison russe

ATS

24.12.2018 - 17:28

Lors de son incarcération dans la prison N°14 dans la région de Mordovie, Nadejda Tolokonnikova, une membre du groupe contestataire Pussy Riot, avait décrit ses conditions de détention comme étant proches de l'"esclavage" et observé plusieurs grèves de la faim (archives).
Lors de son incarcération dans la prison N°14 dans la région de Mordovie, Nadejda Tolokonnikova, une membre du groupe contestataire Pussy Riot, avait décrit ses conditions de détention comme étant proches de l'"esclavage" et observé plusieurs grèves de la faim (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO

L'administration pénitentiaire russe, régulièrement accusée de mauvais traitements, a annoncé lundi la suspension du directeur d'une prison pour femmes. Elle a constaté des cas de travaux forcés de détenues, contraintes de coudre 18 heures par jour.

Cette décision intervient à la suite d'une inspection, provoquée par le signalement d'une ancienne détenue, dans la prison N°14 dans la région de Mordovie, à 500 kilomètres à l'est de Moscou. Une membre du groupe contestataire Pussy Riot avait affirmé y avoir constaté des abus lors de sa détention.

"Après inspection de l'administration pénitentiaire, le directeur de la colonie pénitentiaire 14 Iouri Kouprianov et certains de ses adjoints ont été suspendus de leurs fonctions", a indiqué le directeur adjoint de l'administration pénitentiaire Valeri Maximenko, cité par l'agence Interfax.

"Privées de nourriture"

Selon l'administration pénitentiaire, des femmes détenues y étaient contraintes de travailler de 07h00 à 01h00 du matin afin de confectionner des vêtements destinés au directeur de la prison, ses enfants ou à des commerçants qui écoulaient ensuite la production.

"Au moindre défaut de fabrication, les femmes étaient menacées d'être envoyées au mitard ou privées de nourriture", a précisé M. Maximenko. Ces informations avaient été transmises aux autorités judiciaires. Selon M. Maximenko, la direction de la prison a détruit les enregistrements des vidéo de surveillance au moment de l'inspection, qui n'était pas la première dans cet établissement.

Cette nouvelle affaire intervient alors que l'administration pénitentiaire russe est la cible ces derniers mois de multiples accusations de mauvais traitements, notamment depuis la fuite dans la presse d'une vidéo de torture. Interrogé sur ce sujet lors de sa grande conférence de presse annuelle la semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a qualifié jeudi "d'absolument inadmissibles" ces violations, appelant à des sanctions.

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