Infos et conseilsComment savoir s'il faut aller aux urgences?
La Rédaction de blue News
3.2.2023
Partout en Suisse, les urgences sont débordées. À cause d'un manque de personnel en premier lieu, mais aussi parce que des patients s'y rendent alors que leur cas ne nécessite peut-être pas une prise en charge urgente. Voici quelques conseils pour mieux jauger son état et trouver le chemin approprié vers les urgences... ou pas!
La Rédaction de blue News
03.02.2023, 13:21
03.02.2023, 16:58
La Rédaction de blue News
Selon un sondage auprès des lecteurs de blue News auquel 540 personnes ont pris part hier 2 février, vous êtes 65,7% à estimer que l'on a tendance à trop se précipiter aux urgences, qui sont régulièrement saturées. Principalement, d'après 46,3% des participants, parce qu'il faut savoir jauger si un cas est vraiment urgent ou non. C'est un fait néanmoins, les consultations aux urgences sont en augmentation constante depuis une quinzaine d'années.
Sur place, le personnel évalue le degré d'urgence réel sur une échelle allant de 1 (urgence vitale) à 4 (urgence sans risque particulier). C'est en fonction de ce premier tri que les patients seront amenés à attendre plus ou moins longtemps.
Les urgences indiscutables (réf. Centre hospitalier de Carvin - France)
douleurs persistantes au niveau de la poitrine ou du bras gauche, pouvant se diffuser jusqu’au poignet
hémorragie, saignement important ou une diarrhée sanglante
paralysie partielle et soudaine
brûlure importante (par le degré ou la superficie), électrocution
difficultés à respirer, absence de respiration constatée chez quelqu’un
accident de la route, même si l’on se sent bien
présence d’un corps étranger inséré et impossible à enlever dans une partie du corps
intoxication, empoisonnement, ingestion d’un produit dangereux
chute avec une suspicion de fracture (bruit de craquement)
gonflement allergique soudain
toutes douleurs aigües, soudaines et localisées (tête, ventre…)
Mais pour les citoyens qui ne sont pas familiers avec le domaine de la santé -et dans des cas moins flagrants que ceux mentionnés ci-dessus- il n'est pas si facile de savoir si ce qui leur arrive, à eux ou à l'un de leurs proches, est grave ou requiert des soins rapides.
La sensation de douleur, également, est différente chez chaque individu. Comme le relève la Revue Médicale suisse: «la douleur est une expérience éminemment personnelle et subjective modulée par des mécanismes psychologiques». Il arrive d'ailleurs qu'elle ne soit pas prise au sérieux, alors qu'elle est pourtant bien réelle.
«Toute urgence réelle ou ressentie mérite réponse»
Dans notre sondage, 21,7% des gens estimaient «qu'on va aux urgences si on est inquiet, car nous ne sommes pas médecins» et seuls 12,6% répondaient «il vaut mieux une fois de trop qu'une fois de pas assez».
Pourtant, dans un entretien accordé récemment au Matin Dimanche, le médecin-chef du Service des urgences du Centre hospitalier du Valais romand, Vincent Frochaux, déclarait: «Un pionnier de la médecine d’urgence disait que toute urgence réelle ou ressentie mérite réponse. Si on dit aux gens de venir uniquement si leur cas est grave, le risque est qu’une personne avec une pathologie sévère consulte avec du retard».
De son côté, le CHUV souligne sur son site internet, que« la méconnaissance du réseau de santé et l’absence d’alternative à certaines heures jouent leur rôle dans le 'réflexe urgences'». Et qu'en cas d'urgence extrême, il vaut mieux composer le numéro 144 plutôt que de venir soi-même sur place.
Un outil en ligne bien utile
Pour se faire une meilleure idée de l'urgence ou non d'une situation, il est possible de se renseigner en amont. Le site Plantesanté.ch propose par exemple un outil en ligne qui permet de sélectionner un symptôme, de répondre à différentes questions, puis d'obtenir un conseil.
Par exemple, si quelqu'un de votre entourage est tombé sur la tête, l'outil vous soumettra 22 questions précises pour analyser les symptômes. En cas de réponse positive à l'une ou plusieurs de ces questions, un conseil étayé sera alors donné à l'utilisateur. On lui indiquera le processus à suivre pour annoncer le cas au 144, ainsi que le comportement à adopter en attendant l'ambulance.
Ce site est basé sur une information indépendante et ses contenus sont validés par des médecins romands et rédigés par des journalistes ou des spécialistes de la santé, en partenariat avec de nombreuses institutions de Suisse romande.