Opéra Décès de la diva slovaque Edita Gruberova, «reine de la colorature»

ATS

19.10.2021 - 15:57

Edita Gruberova, qui résidait en Suisse, est décédée lundi à Zurich, selon un communiqué l'agence allemande Hilbert Artists management, de Munich.
Edita Gruberova, qui résidait en Suisse, est décédée lundi à Zurich, selon un communiqué l'agence allemande Hilbert Artists management, de Munich.
ATS

La chanteuse d'opéra slovaque Edita Gruberova est décédée à l'âge de 74 ans, après un demi-siècle de carrière sur les scènes du monde entier, a-t-on appris mardi auprès de son agent. Sa technique et sa puissance de soprano avaient fait d'elle une référence,

Edita Gruberova, qui résidait en Suisse, est décédée lundi à Zurich, selon un communiqué l'agence allemande Hilbert Artists management, de Munich.

Connue comme la «reine de la colorature», pour son timbre et son agilité vocale, cette infatigable travailleuse s'est produite dans le monde entier, devenant une familière des Opéras de Bavière, Vienne, Zurich ou Barcelone, où elle a donné des centaines de représentations.

La Reine de la nuit, rôle fétiche

Née à Bratislava, Edita Gruberova s'était formée dans plusieurs chorales et au conservatoire de la ville slovaque, avant d'arriver dans la capitale autrichienne où sa carrière avait véritablement été lancée en 1970.

Elle y avait fait ses débuts dans «La Flûte enchantée» de Mozart, interprétant la Reine de la nuit, qui deviendra l'un de ses rôles fétiches et qu'elle reprendra près de 70 fois sur la scène du Staatsoper de Vienne.

«Dévotion sans compromis à la musique»

Ce dernier lui a rendu un vibrant hommage: Edita Gruberova «n'était pas seulement une légende, mais elle a aussi laissé son empreinte sur cette maison et ses représentations dans plus de 700 spectacles», a salué Bogdan Roscic, directeur du Staatsoper dans un communiqué.

«Sa perfection vocale tant vantée n'a jamais été une fin en soi, mais toujours au service d'une dévotion sans compromis à la musique et de la meilleure interprétation possible», a-t-il souligné.

La soprano a triomphé notamment dans les rôles de Zerbinetta (Ariane à Naxos, de Strauss), Rosine (Le Barbier de Séville, de Rossini) ou Lucia (Lucia di Lammermoor, de Donizetti), faisant de ses interprétations «des points de référence pour les générations futures» et «des moments phares de l'expression humaine», selon le Staatsoper.

«Cette diva combative, qui n'a pas toujours facilité la tâche des directeurs artistiques, s'est toujours battue pour que la musique et les émotions occupent le devant de la scène», lui a rendu hommage l'adjointe à la Culture de la ville de Vienne, Veronica Kaup-Hasler.

Sa voix «reste en nous»

Elle avait fait ses adieux à l'Opéra de Vienne avec un concert de gala en juin 2018, avant de se retirer de la scène lyrique fin 2019.

«Elle était l'une des meilleures sopranos du monde. Elle disait que son destin était de servir des génies tels que Mozart, Bellini, Schubert ou Donizetti», a déclaré mardi la présidente slovaque Zuzana Caputova. «La voix d'Edita Gruberova reste en nous pour toujours», a ajouté la cheffe de l'Etat.