1300 institutions concernées Des milliers d'aînés encore attachés à leur lit dans les EMS suisses

blue News

4.8.2024

Dans les homes suisses, une pratique aussi choquante qu'inutile persiste: des milliers de personnes âgées sont immobilisées dans leur lit à l'aide de barrières et de sangles, rapporte «Blick».

En 2021, environ 80 établissements restreignaient 10% de leurs résidents, et dans 15 institutions, ce fut entre 20% et 50% des pensionnaires qui avaient été entravés dans leur liberté de mouvement.
En 2021, environ 80 établissements restreignaient 10% de leurs résidents, et dans 15 institutions, ce fut entre 20% et 50% des pensionnaires qui avaient été entravés dans leur liberté de mouvement.
IMAGO/Pond5 Images

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Les barrières de lit et les sangles, souvent présentées comme des «mesures de sécurité» pour prévenir les chutes, sont en réalité bien plus dangereuses qu'utiles. Cette pratique peut effet mener à un sentiment d'enfermement, d'isolement et à une dégradation de la santé mentale et physique des résidents.

Une analyse des données de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) réalisée par le quotidien révèle qu'en 2021, environ 1300 institutions utilisaient encore des mesures de contention! Si dans la majorité des maisons de retraite, ces dispositifs étaient rarement employés, environ 80 établissements restreignaient 10% de leurs résidents, et dans 15 institutions, entre 20% et 50% des pensionnaires étaient privés de leur liberté de mouvement!

Situation préoccupante en Suisse romande et au Tessin

Si ce problème touche l'ensemble de la Suisse, c'est en Suisse romande et au Tessin que la situation est la plus alarmante. «Dans toute la Suisse, en 2021, au moins 3300 seniors avaient une barrière de lit et au moins 680 étaient retenus par une ceinture», révèle Blick.

Comme le rappelle le journal, ces dispositifs ne sont utilisés que dans des cas exceptionnels et seulement si les résidents ne les demandent pas explicitement, notamment pour les patients atteints de démence afin d’éviter des dangers graves. Mais, «lorsque 20 à 50% des résidents sont derrière des barrières de lit, cela soulève des questions», déclare Albert Wettstein, président de l'Office indépendant de plainte pour les personnes âgées à Zurich.