Faits divers Dur ou mou, backstop, prorogation: petit glossaire du Brexit

AFP

29.8.2019 - 12:47

Un homme se tient devant une pancarte «Quitter (l'UE, ndlr) signifie quitter» lors d'une manifestation en faveur du Brexit, le 14 février 2019 à Londres
Un homme se tient devant une pancarte «Quitter (l'UE, ndlr) signifie quitter» lors d'une manifestation en faveur du Brexit, le 14 février 2019 à Londres
Source: AFP/Archives

Le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne a donné naissance à une floraison de termes et néologismes parfois obscurs ou drôles, humour anglais aidant. La décision du nouveau Premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant plus d'un mois a encore enrichi ce glossaire du Brexit.

- Brexit...

Contraction de deux mots, «British» et «Exit», soit «sortie» et «britannique», il désigne le retrait du Royaume-Uni de l'UE. Ce mot valise a été copié sur le «Grexit», apparu en 2012 pour évoquer le risque d'exclusion de la zone euro de la Grèce.

- ... dur, mou, doux ou «no deal»?

Un Brexit «dur» verrait une rupture nette des liens avec l'UE. Cette option, le «no deal», redouté par les milieux économiques, entraînerait un retour des formalités douanières.

Avec un Brexit «mou», Londres maintiendrait une partie des liens de l'union douanière ou du marché unique. Le «doux» correspondrait à une sortie ordonnée et préparée après la conclusion d'un accord de divorce avec Bruxelles.

- Prorogation

Terme anglais désignant la suspension d'une session parlementaire jusqu'au traditionnel discours de la reine, dans lequel elle expose le programme gouvernemental. Il est arrivé avec fracas au devant de l'actualité mercredi quand Boris Johnson a annoncé que les parlementaires ne siégeraient pas pendant plus d'un mois, jusqu'à deux semaines avant le Brexit, prévu le 31 octobre.

- Article 50

Introduit par le Traité de Lisbonne, l'article 50 stipule que «tout État membre peut décider (...) de se retirer de l'Union». Le Royaume-Uni est le premier pays à en avoir fait usage, le 29 mars 2017.

- Traité de retrait

C'est l'accord de divorce signé fin novembre 2018 entre le gouvernement britannique dirigé alors par Theresa May et l'UE, mais rejeté à trois reprises par les députés britanniques. Il règle la question de la facture du divorce et les droits des expatriés européens et britanniques après le Brexit.

Boris Johnson souhaite renégocier le texte avec Bruxelles.

- Déclaration politique

Jointe au Traité de retrait, elle dessine les contours de la future relation en matière commerciale, de sécurité et de défense que l'UE et le Royaume-Uni souhaitent bâtir après le Brexit. Cette relation devra être «la plus proche possible», selon le texte.

- Période de transition

Le Traité de retrait prévoit une période de transition jusqu'au 31 décembre 2020 pendant laquelle les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier. Ils verseront leur contribution financière mais sans siéger dans les institutions ni participer aux décisions.

- BOBs

Les Bobs sont les (nombreux) Britanniques qui sont las de plus de trois ans de débats sur les mêmes thèmes, les «Bored of Brexit» (Fatigués du Brexit).

- Marché unique

Il permet aux personnes, aux biens, aux services et aux capitaux de circuler librement dans l'ensemble des États membres de l'UE.

- Union douanière

Elle compte les 28 États de l'UE – avec le Royaume-Uni – plus la Turquie, Andorre, Monaco et Saint-Marin. Ses membres ont aboli les droits de douane et les restrictions au commerce et adopté une politique commerciale commune vis-à-vis des pays tiers et des droits de douane communs.

- Backstop (filet de sécurité)

Ce dispositif du Traité de retrait prévu pour éviter le retour d'une frontière entre les deux Irlande concentre les critiques. Censé n'entrer en vigueur qu'en dernier recours, il prévoit une union douanière entre le Royaume-Uni et l'UE, avec en sus, pour la province britannique d'Irlande du Nord, un alignement sur certaines réglementations européennes en matière sanitaire et de taxes.

Retour à la page d'accueil