Guerre en Ukraine Enfants «déportés»: entreprise «planifiée» dénoncée

ATS

25.9.2024 - 22:19

La «déportation et l'adoption forcée» d'enfants ukrainiens en Russie après l'invasion de l'Ukraine a fait l'objet d'«un processus planifié et systématique», ont dénoncé mercredi des associations à Paris. Elles accusent le parti présidentiel Russie unie d'avoir joué un «rôle déterminant».

Les ONG affirment qu'«il s'agit d'une entreprise collective, cautionnée et revendiquée par Russie unie», sous couvert de «soi-disant missions humanitaires» destinées à mettre à l'abri les enfants concernés (archives).
Les ONG affirment qu'«il s'agit d'une entreprise collective, cautionnée et revendiquée par Russie unie», sous couvert de «soi-disant missions humanitaires» destinées à mettre à l'abri les enfants concernés (archives).
sda

Keystone-SDA

L'Ukraine réclame le retour de près de 20'000 mineurs «déportés ou déplacés de force» en Russie depuis le début de son assaut le 24 février 2022, un chiffre que nombre d'observateurs jugent sous-estimé.

La Cour pénale internationale a lancé en mars 2023 un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine et de sa commissaire aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de «déportations illégales».

Plus de 30 responsables identifiés

Les ONG Russie-Libertés et Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre!, cette dernière rassemblant plus d'une centaine d'universitaires, ont annoncé avoir déposé une nouvelle communication (l'équivalent d'une plainte, même si ces communications aboutissent rarement à une enquête) devant la Cour pénale internationale après avoir identifié quelque 35 responsables liés au pouvoir russe, contre lesquels elles demandent un mandat d'arrêt.

Elles réclament également la requalification des faits en crime de génocide. Une enquête d'un an basée notamment sur l'analyse des comptes Telegram des responsables russes incriminés, démontre «l'implication» du parti Russie unie à travers «un vaste réseau de complicités», a affirmé l'un des avocats des ONG, Me Emmanuel Daoud.

«Intention génocidaire»

«Quand on s'attaque aux enfants, qu'on modifie leur état civil, qu'on organise leur transfert pour ensuite les rééduquer par des programmes d'endoctrinement, c'est qu'il y a une volonté d'anéantir une partie de la population ukrainienne, à tout le moins une intention génocidaire», a ajouté Me Daoud.

Les ONG affirment également qu'«il s'agit d'une entreprise collective, cautionnée et revendiquée par Russie unie», sous couvert de «soi-disant missions humanitaires» destinées à mettre à l'abri les enfants concernés.

Ces accusations ont été rejetées à plusieurs reprises par les autorités russes qui assurent protéger les enfants des combats et disent être prêtes à remettre les enfants à leurs proches en Ukraine si ceux-ci en font la demande.

Elles ont également expliqué avoir mis en place un programme spécial à l'arrivée des enfants dont certains sont envoyés dans des camps où l'accent est mis sur l'éducation patriotique. Selon Kiev, quelques centaines d'entre eux ont pour l'instant été rapatriés.