France France : l'assaillant du Louvre confirme son allégeance à l'EI

ATS

22.6.2021 - 20:25

L'Egyptien qui avait attaqué des militaires français en 2017 au Carrousel du Louvre a reconnu mardi, au cours de son procès à Paris, avoir fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) avant son passage à l'acte. Tout en maintenant n'avoir eu aucune intention meurtrière.

Image d'illustration 
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KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON

Keystone-SDA

L'homme est jugé depuis lundi devant la cour d'assises spéciale de la capitale française pour «tentative d'assassinats terroristes» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle».

Le 3 février 2017, ce jeune cadre commercial d'une entreprise ayant son siège à Dubaï s'était précipité, armé de deux machettes et criant «Allah Akbar !» ("Dieu est le plus grand !"), vers quatre militaires en patrouille dans la galerie marchande du musée.

Il avait légèrement blessé l'un d'eux au cuir chevelu avant d'être grièvement blessé par balle au ventre par un tir de riposte d'un des membres de la patrouille.

«Projet personnel»

L'assaillant avait alors expliqué vouloir initialement saccager des oeuvres du Louvre afin d'alerter «le monde occidental» sur le sort des enfants qui meurent «chaque jour» dans la guerre en Syrie.

Il s'était présenté dans un premier temps comme un partisan de l'EI, avant de revenir sur ses propos, affirmant avoir agi seul et évoquant un «projet personnel».

Interrogé mardi sur ce point, il a admis avoir voulu rejoindre – en vain – le califat du groupe Etat islamique en Syrie et, faute d'y être parvenu, avoir souhaité «faire quelque chose» en France en raison de la «politique menée en Syrie» par Paris.

Il a également reconnu avoir fait allégeance à l'organisation djihadiste, peu avant son passage à l'acte, dans une vidéo. Son attaque n'a cependant jamais été revendiquée par l'EI.

«Casser la Vénus de Milo»

«Je voulais casser la statue de la Vénus de Milo» et détruire «deux peintures de Léonard de Vinci ainsi qu'un tableau d'un peintre très connu dont j'ai oublié le nom», a-t-il assuré en arabe, via une interprète, du box des accusés, affirmant que les deux machettes n'étaient que «défensives» pour pouvoir notamment se frayer un chemin jusqu'aux oeuvres.

«Je voulais commettre une action qui ait un immense impact en détruisant des tableaux aussi célèbres et aussi chers, aussi précieux».

Mais le président de la cour, Laurent Raviot, lui a demandé pourquoi ne pas avoir fait demi-tour en tombant sur les militaires. «A ce moment précis, je n'avais plus de place pour la réflexion, il fallait que j'y aille, j'avais l'impression que j'étais comme un robot, téléguidé, je marchais sans réfléchir», a répondu l'accusé.

Quant au cri «Allah Akbar !» lancé plusieurs fois pendant l'attaque, «ce n'était pas une déclaration de guerre», a-t-il assuré. Le procès doit se poursuivre jusqu'à jeudi.