Faits divers Ile d'Oléron: la justice autorise le coq Maurice à continuer de chanter

AFP

5.9.2019 - 09:55

Le tribunal correctionnel de Rochefort (Charente-Maritime) a jugé jeudi que le coq Maurice pouvait continuer de chanter, rejetant la plainte des voisins qui l'accusaient de les réveiller dès l'aube, a annoncé à l'AFP Me Julien Papineau, défenseur de la propriétaire du volatile.

«Maurice a gagné (et) les plaignants devront verser à sa propriétaire 1.000 euros de dommages et intérêts», ainsi que le paiement de ses frais de justice, a dit Me Papineau.

«Je suis sans voix. On leur a volé dans les plumes. C'est une victoire pour tous les gens dans la même situation que moi. J'espère que cela fera jurisprudence pour eux», s'est félicitée Corinne Fesseau au côté de son avocat devant le tribunal de Rochefort.

«Tout le monde va être protégé derrière : les cloches, les grenouilles...«, a-t-elle ajouté, en allusion aux autres querelles de voisinage liées au bruit qui émeuvent depuis quelque temps le monde rural, opposant souvent gens du cru et néo-ruraux.

«Pourquoi pas une loi Maurice pour protéger tous les bruits ruraux ?«, a-t-elle lancé. Me Papineau a expliqué que sa victoire tenait notamment au fait «qu'en droit français, il faut faire la preuve d'une nuisance et elle n'a pas été faite».

Ni les plaignants, ni leur défenseur n'étaient présents.

Ruraux contre «bobos»

Cette affaire, qui a fini par mobiliser les médias du monde entier, avait débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle avait été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances dans l'île d'Oléron.

Article dans le New York Times, T-shirts «Let me sing» (Laissez-moi chanter) de la 'Team Maurice', pétition munie de 140'000 signatures pour «sauver Maurice», le volatile est devenu en quelques mois le symbole de la ruralité menacée par des «citoyens bobos».

Et il n'est pas le seul. Il a été depuis rejoint par des canards des Landes (Sud-Ouest) qui caquètent, des cloches qui sonnent, des grenouilles qui coassent et des cigales qui stridulent trop fort.

Au point d'amener le maire du petit village de Gajac en Gironde, à 70 km de Bordeaux (sud-ouest), à proposer le classement de ces bruits au patrimoine national et fonder l'association L'Écho de nos campagnes, pour «protéger notre monde rural et nos traditions».

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