Inondations Inondations: l'Europe se mobilise, les bilans s'alourdissent

vf

17.7.2021 - 17:07

L'Europe a entamé samedi des travaux herculéens de déblaiement et de reconstruction après les crues des derniers jours, avec des bilans de victimes sans précédent encore alourdis samedi en Allemagne et la Belgique. Au moins 157 personnes ont trouvé la mort.

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KEYSTONE/Laurent Gillieron

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En Belgique, les autorités ont fait état samedi de 24 morts, soit quatre de plus par rapport au dernier bilan de vendredi. Mais c'est l'Allemagne qui paie le plus lourd tribut, avec au moins 133 décès, selon un nouveau bilan de la police samedi, alors des sauveteurs de plusieurs pays accourent pour apporter leur aide.

Le nombre de victimes pourrait être bien plus élevé au final. «Il est à craindre davantage de décès», a indiqué la police locale de Coblence, en Rhénanie-Palatinat, une des régions les plus touchées dans l'Ouest du pays. Dans ce seul Etat allemand, les autorités ont par ailleurs enregistré «environ 618 blessés».

Scènes de désolation

Les habitants qui ont pu se mettre à l'abri mercredi soir, lorsque les inondations ont débuté, regagnent progressivement leur domicile. Des scènes de désolation les attendent: maisons défoncées, arbres arrachés, voitures retournées, routes et ponts effondrés, réseaux coupés.

Dans toutes les localités sinistrées, pompiers, protection civile, responsables communaux, militaires, ont débuté le colossal travail de déblaiement et nettoyage des amas de débris boueux qui obstruent souvent les rues.

Les médias locaux diffusaient samedi des images de chars militaires sur les routes de la ville sinistrée d'Erftstadt, victime d'un glissement de terrain. Dans cette région de Rhénanie du Nord-Westphalie 19'000 sauveteurs ont été mobilisés.

Dons et collectes

«La tâche est immense», a reconnu le maire de Solingen, une ville du Sud de la Ruhr. L'ampleur de la catastrophe commence seulement à apparaître. Il faut pomper l'eau, évaluer la solidité des bâtiments endommagés, dont certains devront être abattus, rétablir l'électricité, le gaz, le téléphone, héberger les personnes qui ont tout perdu.

Les perturbations des réseaux de communication, qui rendent de nombreuses personnes injoignables, compliquent tout chiffrage du nombre de disparus.

Les autorités restent sur le qui-vive. Dans le district de Heinsberg, un barrage sur la rivière Rour, un affluent de la Meuse, a rompu vendredi soir, conduisant à l'évacuation de 700 personnes.

Le gouvernement a indiqué travailler à la mise en place d'un fond d'aides spéciales, alors que le préjudice devrait atteindre plusieurs milliards d'euros. Les dégâts sont «si importants qu'ils nous occuperont pendant longtemps», a prévenu la dirigeante de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer, tandis que son homologue de Rhénanie du Nord-Westphalie, Armin Laschet, a parlé d'une «catastrophe d'ampleur historique».

«Sans aucun précédent»

Chef du parti conservateur CDU, candidat à la succession de la chancelière Angela Merkel et favori des sondages pour les législatives du 26 septembre, M. Laschet a réclamé, à l'instar de l'ensemble de la classe politique, «d'accélérer le rythme» dans la lutte contre le changement climatique.

Ces intempéries sont «sans aucun doute» les conséquences du dérèglement climatique, a abondé Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas, également touchés mais qui n'ont pour le moment pas enregistré de décès. Cette catastrophe «change la campagne électorale», replaçant la question du climat au centre des débats, affirme le journal Spiegel. Angela Merkel, de retour d'une visite aux Etats-Unis, a prévu de se rendre dimanche sur les lieux des inondations.

Dans l'Ouest de l'Allemagne traversé par l'axe du Rhin, ce sont surtout de petits cours d'eau, peu protégés, qui sont sortis brutalement de leur lit sous l'effet de pluies en forme de déluge, envahissant des dizaines de zones habitées construites souvent sur des zones inondables.

En Belgique également, à mesure que l'eau se retire, «nous allons probablement encore trouver des situations catastrophiques», a jugé la bourgmestre de Liège, Christine Defraigne. Dans ce pays, le bilan encore provisoire est «sans aucun précédent», a affirmé le Premier ministre Alexander de Croo qui a décrété une journée de deuil national mardi.