«Thèmes pertinents»Alain Berset félicite Kim de l'Horizon pour son prix
bu, ats
18.10.2022 - 17:27
Alain Berset félicite Kim de l'Horizon, le jeune auteur alémanique non binaire, pour avoir gagné le prix du livre allemand avec son premier roman «Blutbuch» lundi soir à la foire du livre de Francfort, la plus grande du monde. Selon le ministre de la culture sur Twitter mardi, «son roman traite de thèmes pertinents pour la société et propose un véritable élargissement de l'horizon.»
Kim de l'Horizon ("Blood Book") est heureux d'avoir reçu le Prix du livre allemand 2022 le 17 octobre 2022 dans le Kaisersaal de Francfort's Römer.
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18.10.2022, 17:27
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Pour Kim de l'Horizon, «ce prix m'encourage à dire que j'ai eu raison de m'engager sur cette voie difficile. Il me montre que ce chemin est pertinent, et pas seulement pour moi, mais pour beaucoup de gens», a-t- il dit mardi sur les ondes de la SRF.
Der deutschsprachige Roman des Jahres kommt aus der Schweiz: Herzliche Gratulation an Kim de l’Horizon zum Deutschen Buchpreis 2022 für den Erstling «Blutbuch». Ein Roman, der gesellschaftsrelevante Themen verhandelt und wahrlich eine Horizonterweiterung ist. #dbp22pic.twitter.com/c41us2ImVh
Le premier roman de cet auteur, 30 ans cette année, «Blutbuch» (DuMont), n'est pas encore traduit en français. Ce «livre de sang» épouse le point de vue d'un personnage également non binaire.
«Un signe politique»
Très ému, Kim de l'Horizon a d'abord dédié cette victoire à sa mère avant de témoigner de son soutien aux femmes iraniennes en se rasant la tête lundi soir à Francfort au moment de recevoir sa distinction. «Ce prix me semble aussi être un signe politique en cette période où ce sont surtout les corps non masculins qui sont discriminés, mais où les droits de chacun d'entre nous sont restreints», a-t-il poursuivi sur les ondes de la SRF.
Le jeune auteur, qui vient d'Ostermundigen près de Berne, a travaillé ce texte pendant longtemps. Il lui a été difficile de trouver le bon style. «Je cherchais quelque chose qui n'existait pas. Beaucoup de choses se sont mises en travers de mon chemin: c'est lié à ma famille, mais aussi à ma culture. J'ai d'abord dû me soigner par l'écriture.»
«Et pourtant, comme cela vient d'être confirmé, ma poétique n'est pas une auto-thérapie, mais une thérapie collective; et c'est précisément ce que j'offre à tous ceux qui veulent lire le livre», a-t-il poursuivi.
«Des manteaux de silence»
Le silence a une grande importance dans son roman, comme dans la propre histoire de l'auteur. «Mon corps a grandi sous des manteaux de silence. Nous avons tout simplement beaucoup de mal avec les thèmes dont nous héritons des générations plus anciennes.»
«Il y a tant de choses qui sont enveloppées dans le silence parce qu'on n'a pas de contact et de ressources pour travailler sur la douleur, pour laisser la douleur s'exprimer. Le silence est comme une armure qui emprisonne nos douleurs.»
Créé en 2005, le prix du livre allemand s'accompagne d'une dotation de 25'000 euros. Son jury est composé du commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et des médias et d'une dizaine de représentants de l'industrie de l'édition et des médias. Pour rappel, l'édition 2021 avait remis son grand prix à Antje Ravik Strubel pour «Blaue Frau».
Avant lui, Melinda Nadj Abonji
Avant lui, Melinda Nadj Abonji, une écrivaine, musicienne et artiste hongroise et suisse, a remporté en 2010 le Prix du livre allemand et le Prix du livre suisse, ce dernier prenant uniquement en compte les productions en langue allemande. Kim de l'Horizon, bachelier en langue et littérature allemande, en cinéma et en théâtre à Zurich et en écriture littéraire à Bienne, concourt également pour ce prix suisse.
Le jeune auteur non binaire a déjà gagné cette année un prix allemand, le Prix littéraire de la fondation Jürgen Ponto, doté de 15'000 euros. Ce prix porte le nom du banquier Jürgen Ponto, assassiné le 30 juillet 1977 par des terroristes de la Rote Armee Fraktion.