ésotérisme L'Alsace est l'hôte d'honneur du Marché-Concours de Saignelégier

mabe, ats

2.8.2024 - 09:34

Le Marché-Concours de Saignelégier (JU) attirera cette année encore les amoureux des chevaux de la race franches-montagnes, du 9 au 11 août. L'Alsace est hôte d'honneur de cette 119e édition et la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider est attendue sur ses terres pour l'occasion.

Jerome Voutaz et son attelage de 13 chevaux effectue une démonstration lors de la présentation de l'Hôte d'honneur, lors du 118ème Marche-Concours National de chevaux le dimanche 13 août 2023 a Saignelégier. (archives)
Jerome Voutaz et son attelage de 13 chevaux effectue une démonstration lors de la présentation de l'Hôte d'honneur, lors du 118ème Marche-Concours National de chevaux le dimanche 13 août 2023 a Saignelégier. (archives)
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Comme chaque année, courses et exposition de chevaux, grande parade équestre et discours viendront rythmer la fête. Invitée d'honneur, l'Alsace divertira le public avec des spectacles de danses folkloriques, des dégustations de produits du terroir et des concerts.

Convier à Saignelégier la Collectivité européenne d'Alsace, entité née en 2021 de la fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, permet de renforcer les liens du Jura avec ce territoire limitrophe, selon les organisateurs. Le Gouvernement jurassien a d'ailleurs signé en mars une feuille de route avec son voisin français pour approfondir la coopération dans différents domaines, dont les transports, le tourisme et la transition écologique.

Des Francs-Montagnards à Ribeauvillé

Pendant trois jours, des dizaines de milliers de personnes de Suisse et de l'étranger sont attendues dans le chef-lieu des Franches-Montagnes. Bien connue en Suisse, l'unique race chevaline indigène séduit aussi hors des frontières, notamment dans les pays européens voisins comme l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, explique à Keystone-ATS Pauline Queloz, gérante de la Fédération suisse du cheval franches-montagnes (FSFM).

La France compte elle aussi un nombre relativement élevé de chevaux des Franches-Montagnes, et particulièrement l'Alsace, souligne Mme Queloz. La police de la ville alsacienne de Ribeauvillé, située à quelques kilomètres au nord de Colmar, monte d'ailleurs depuis quelques années deux représentants de cette race jurassienne appréciée pour son caractère docile et calme.

Cette année, la fête coïncide avec les 50 ans du plébiscite jurassien du 23 juin 1974, qui a conduit à la création du canton du Jura. «Il ne nous appartient pas de commémorer cet événement», soulignent les organisateurs dans un communiqué, tout en rappelant le rôle joué par la manifestation équestre dans l'"incident de 1973» et la «Question jurassienne».

Le Marché-Concours est effectivement devenu une tribune politique au fil de ses 127 ans d'existence, où un accueil musclé a parfois été réservé aux personnalités invitées. Comme en 1973 quand le président du Conseil d'Etat bernois Ernst Jaberg a été chassé de la tribune à coups de pétards et fumigènes lancés par l'entité autonomiste «Groupe Bélier». Cet esclandre aurait précipité la décision d'organiser le vote du 23 juin.

Un soutien chancelant

Un autre aspect politique s'invite presque chaque année à la grand-messe du cheval de Saignelégier: le soutien de la Confédération vis-à-vis de l'unique race chevaline indigène, que certains souhaiteraient plus franc.

Les coupes dans les subventions fédérales est le sujet qui préoccupe le plus la FSFM, souligne Pauline Queloz. Cette année, c'est d'ailleurs la première fois que le Haras national d'Avenches, qui joue un «rôle clé pour la sauvegarde de la race», n'a acheté qu'un cheval des Franches-Montagnes, contre deux ou trois ces dernières années.

Dans le cadre des mesures d'économies, la Confédération a effectivement annoncé en début d'année vouloir réduire la voilure et baisser le nombre d'étalons franches-montagnes dans l'institution de 60 actuellement à 45 d'ici 2030.

Si le Marché-Concours est un événement avant tout festif, c'est aussi resté un marché de chevaux comme à ses débuts en 1897. C'est une belle vitrine pour les éleveurs du Jura et du Jura bernois, qui sont les seuls à pouvoir vendre leurs équidés lors de la manifestation, souligne Mme Queloz.

En plus de familles et de curieux, la manifestation devrait donc à nouveau attirer des éleveurs et autres professionnels. Comme chaque année, une vente aux enchères de poulains et de jeunes franches-montagnes est au programme.