Australie L'Australie brûle, les habitants fuient

ATS

4.1.2020 - 09:36

Des dizaines de milliers d'Australiens ont évacué samedi leurs domiciles pour fuir les feux de forêt. Les températures ont dépassé les 40°C et des vents violents soufflaient, attisant des centaines de feux dont la plupart sont hors de contrôle.

«Par rapport aux prévisions (concernant le pire des scénarios) que nous avions faites ce matin, malheureusement, elles se réalisent», a déploré la Première ministre de Nouvelle-Galles du Sud, Gladys Berejiklian, lors d'un point presse. «Ces vents forts et ces températures élevées» devraient perdurer en soirée, a souligné le chef des pompiers de l'Etat, Shane Fitzsimmons.

Sydney a enregistré samedi des températures record, avec 48,1 degrés relevés à Penrith dans la banlieue ouest de la ville. A Canberra, la température a atteint 42,9 degrés, un chiffre également sans précédent, a indiqué le porte-parole des services météorologiques australiens, Jonathan How. Dans ces deux villes, les températures pourraient encore augmenter, a-t-il affirmé.

Evacuations forcées prévues 

Etat d'urgence

Plusieurs messages d'alerte ont été émis à travers le territoire australien. L'un d'entre eux concerne un feu au sud-ouest de Sydney qui pourrait atteindre la périphérie de la mégapole. L'état d'urgence a été décrété dans le Sud-Est de l'île-continent, la région la plus peuplée, et ordre a été donné vendredi à plus de 100'000 personnes d'évacuer dans trois Etats.

«Nous avons littéralement vu partir des dizaines de milliers de personnes», a témoigné le chef des pompiers de Nouvelle-Galles du Sud.

Touristes et habitants du Sud-Est du pays ont ainsi abandonné leurs lieux de villégiature estivale ou leurs logements. Les autoroutes reliant les villes du littoral à Sydney et d'autres grandes villes étaient engorgées par de longues files de voitures.

Le Premier ministre Scott Morrison a appelé samedi 3000 militaires réservistes à se déployer, une mobilisation sans précédent. «Cela permet d'avoir plus d'hommes sur le terrain, plus d'avions dans le ciel, plus de navires en mer», a-t-il affirmé.

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«Camp de réfugiés»

Supermarchés, magasins, pubs fermés: un calme étrange et inquiétant régnait samedi sur la ville touristique de Batemans Bay, habituellement débordante d'activité aujourd'hui en proie à la fumée des incendies environnants.

Seul signe de vie dans cette localité, un centre d'accueil pour les personnes évacuées où des centaines d'habitants contraints de quitter leurs maisons ont trouvé refuge dans des tentes et des caravanes, installées sur un terrain de la ville. On dirait «un camp de réfugiés», a plaisanté une habitante vendredi soir, en s'y installant avec son mari.

Mick Cummins, 57 ans, et sa femme ont fui vers le centre d'évacuation lorsque le feu a ravagé leur village, le soir du Nouvel An. «Nous nous sommes dit: c'est trop dur pour nous, sortons. Nous sommes allés sur la plage et des flammes infernales sont arrivées sur la colline», a-t-il expliqué. «J'étais ici lors des incendies de 1994. Je pensais que c'était dur. C'était juste un barbecue», a-t-il lancé.

Depuis le début de la saison des incendies en septembre, 23 personnes sont mortes, selon le Premier ministre. Des dizaines d'autres sont portées disparues, plus de 1500 maisons ont été réduites en cendres. Une surface équivalente à une fois et demie la Suisse a brûlé.

Nouveau pic de chaleur

Flammes de 15 mètres

Les feux ont également été meurtriers pour la vie sauvage, et ont détruit la quasi-totalité du parc national de Flinders Chase, sur Kangaroo Island, qui abrite des kangourous et des koalas, ont indiqué les autorités samedi.

Dans la petite ville balnéaire de Mallacoota, la marine australienne a évacué vendredi un millier d'habitants et de touristes cernés par les flammes et dont certains s'étaient réfugiés sur le front de mer depuis la Saint-Sylvestre pour se protéger.

Le premier des deux navires militaires affrétés pour les secourir est arrivé près de Melbourne tôt samedi. Eloise Givney, 26 ans, est parvenue à fuir sous escorte policière alors qu'elle et d'autres personnes avaient passé quatre jours sans électricité, téléphone ou internet.

«Les flammes se sont approchées jusqu'à 50 mètres de nous. Il a fallu conduire parmi elles car c'était la seule voie permettant de partir», a-t-elle dit à l'AFP, décrivant des flammes de 15 mètres de hauteur des deux côtés de la route. «Nous avons été coincés sans courant pendant quatre jours. Nous avions cinq enfants avec nous mais plus de nourriture depuis une journée».

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