France voisine L'orchestre de Franche-Comté fait la tournée des lycées

ATS

4.3.2021 - 23:05

Privé de son public en raison des mesures sanitaires, l'orchestre Victor Hugo Franche-Comté investit de nouveaux lieux pour continuer à se produire: les lycées (photo symbolique).
Privé de son public en raison des mesures sanitaires, l'orchestre Victor Hugo Franche-Comté investit de nouveaux lieux pour continuer à se produire: les lycées (photo symbolique).
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Il devait jouer devant 1200 personnes, il se retrouve dans des lycées: contraint par la pandémie d'annuler tous ses concerts, l'orchestre Victor Hugo Franche-Comté (OVHFC) investit de nouveaux lieux pour continuer à se produire, tout en réclamant un calendrier de reprise pour retrouver la magie de la scène.

4.3.2021 - 23:05

Les mélodies de Wagner, Bach ou Mozart raisonnent entre les rayonnages de manuels scolaires rangés par catégorie, «sciences de la nature», «mathématiques» ou «géographie». Au Lycée Germaine Tillon de Montbéliard, ils sont onze musiciens installés en cercle, au centre duquel viennent s'asseoir par groupes de six élèves et professeurs pour les écouter.

Le dispositif, minimaliste, a été conçu pour respecter les consignes sanitaires, mais il offre au spectateur d'être au plus près des instruments. «C'est super bien, on est plongé au coeur de la musique, on peut ressentir toutes les sensations qu'on veut si on arrive à se concentrer», s'enthousiasme Morgane, 15 ans.

«C'est une vraie chance pour nos élèves qui n'ont, pour la grande majorité d'entre eux, jamais entendu de musique classique en direct», abonde Katia Faedo, professeure de Lettres. Elle se dit déçue de ne pas pouvoir emmener ses élèves au théâtre dans le contexte actuel.

Maintenir un maximum d'activité

Selon sa programmation, l'orchestre aurait dû à la place se produire au théâtre Ledoux, scène nationale à Besançon, sous la direction de Dina Gilbert, cheffe d'orchestre canadienne de renom. La manifestation a évidemment été annulée à cause de l'épidémie de Covid-19.

«On s'adapte à la situation avec le souci de maintenir un maximum d'activité», explique Vincent Adami, administrateur de l'OVHFC. «Dès qu'une annulation intervient, on essaie de rebondir, de monter un autre projet». Grâce au maintien des subventions, la direction a réussi à trouver des alternatives à chacun des concerts annulés depuis le mois d'octobre.

A la rencontre des habitants

L'orchestre a mis en place des enregistrements pour la radio ou la télévision ou en allant à la rencontre des habitants avec son dispositif intitulé «Au coeur de l'orchestre». Celui-ci est décliné dans huit établissements scolaires de la région Bourgogne-Franche-Comté, après être passé par d'autres lieux publics.

«C'est un mal pour un bien», concède Vincent Adami. «Au final, on va toucher plus de monde, presque 1400 élèves avec cette formule, que si on avait été dans la salle de spectacle». Il estime que ce type de proposition répond à la mission de service public assignée à l'orchestre à laquelle l'administrateur est très attaché.

Survie de l'orchestre

Un an après l'imposition des premières restrictions et fermetures dans le milieu culturel, le personnel de l'OVHFC salue la poursuite de l'activité malgré les contraintes. «C'était vital. Si on n'avait pas pu se réunir depuis un an, il est évident que ce serait la mort de l'orchestre», juge le délégué général David Olivera.

«Et vu le contexte, c'est une chance de travailler», abonde Cyril Vouriot, technicien au statut d'intermittent. «Par rapport à certains amis qui n'ont rien depuis six mois, voire plus, ça offre davantage de sécurité et de sérénité» confie-t-il. «Cela permet de voir venir, au moins un petit peu».

L'orchestre s'associe néanmoins aux revendications exprimées par les instances représentatives du secteur, rassemblées jeudi dans une vingtaine de villes de France pour réclamer un calendrier réaliste de réouverture des lieux culturels et des garanties en matière d'emploi.

«L'époque fait qu'on cherche des manières de travailler différentes, on doit continuer à jouer ensemble pour exister», conclut la violoniste Isabelle Debever, co-soliste au sein de l'orchestre. «Mais on a besoin du côté magique de la scène».

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