La polémique enfleLa nouvelle ministre française de l'Education huée devant une école
AFP
16.1.2024
Critiquée pour ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, accusée d'avoir menti, la nouvelle ministre française de l'Education Amélie Oudéa-Castéra a visité mardi sous les huées une école publique d'où elle avait retiré son fils.
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16.01.2024, 15:41
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La venue de Mme Oudéa-Castéra à l'école Littré, située dans le cossu VIe arrondissement de Paris, avait été annoncée pour la «fin de matinée». Sans surprise, elle y était attendue par une trentaine de manifestants.
Sifflets et quolibets ont accueilli la ministre, dont l'objectif était d'"aller à la rencontre des professeurs et l'équipe dirigeante de l'établissement" après cinq jours de polémique sur la scolarisation de ses enfants, qui entache ses premiers pas dans son ministère, comme ceux du gouvernement français piloté par Gabriel Attal, ex-ministre de l'Education nationale.
Plus d'une heure après, Mme Oudéa-Castéra est ressortie de l'école avant de s'adresser, toujours sous les huées, aux nombreux journalistes présents. Elle a affirmé avoir présenté ses «excuses» aux enseignants, regrettant de les avoir «blessés» tout en assurant vouloir mettre en oeuvre sa «feuille de route» pour l'Education nationale. «Fais comme tes enfants, retourne dans le privé», lui avait lancé un des manifestants avant que celle-ci ne pénètre, visage fermé, dans l'école.
Nommée jeudi à la tête d'un super-ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des JO, la ministre est embourbée dans une polémique depuis des propos tenus vendredi lors d'un déplacement avec Gabriel Attal.
Tant son choix d'inscrire ses trois fils à l'école Stanislas, prestigieux établissement privé des beaux quartiers de la capitale française, que ses motivations déclarées, à savoir «des paquets d'heures pas sérieusement remplacées» dans le public, ont provoqué un tollé.
La ministre avait rapidement tenté de déminer la situation en disant «regretter» d'avoir «pu blesser certains enseignants». Mais la controverse continue d'être alimentée par les syndicats enseignants tout comme par la gauche et l'extrême droite qui l'accusent d'avoir menti sur ses motivations et réclament sa démission.
Le journal Libération a mis à mal la défense de la ministre, contredite par une ex-enseignante. Cette dernière a démenti l'absence de professeurs invoquée par la ministre pour avoir mis son fils aîné dans le privé après quelques mois en petite section de maternelle dans l'école Littré.
Cette enseignante - aujourd'hui retraitée - a indiqué que les parents voulaient que leur fils saute une classe, un souhait auquel cette école maternelle s'était opposée.