20 ans après la tragédie Crash d'Halifax: un court-circuit a coûté la vie à 229 personnes

Silvana Guanziroli / pab / ats

2.9.2018

Il y a exactement 20 ans, l'aviation suisse connaissait le jour le plus sombre de son histoire. Le vol 111 de Swissair s'est écrasé dans l'Atlantique peu après 1h30 au large des côtes canadiennes près de Halifax... Lorsque le MD-11 a disparu des écrans radar, il était trop tard pour les 229 personnes à bord. Encore aujourd'hui, les membres des familles souffrent de cette terrible perte.

Cette tragédie a frappé la Suisse de plein fouet, sans s’y attendre. À l'aube du 3 septembre 1998, la terrible nouvelle s'est rapidement répandue dans tout le pays. Le fait qu'un avion de Swissair ait pu s’écraser était incroyable pour beaucoup au début. La compagnie aérienne suisse était considérée comme l'une des plus sûres au monde.

Mais très vite, les premiers brefs messages sont devenus une triste certitude. Il n'y a pas eu de sauvetage possible pour les passagers, censé voler de New York à Genève. Les 229 passagers ont été tués dans la chute de l’appareil.

A l'époque, la nouvelle paraissait inconcevable, a rappelé en 2008 lors de la cérémonie des dix ans du crash l'aumônier catholique Claudio Cimaschi. Le choc de l'époque réapparaît de manière sourde, déclarait-il. Sur l'autel de l'église, 229 roses avaient été déposées en souvenir des victimes de la pire catastrophe aérienne suisse.

Décollé à l'heure

Rien ne présageait de la catastrophe imminente. L'avion, un  McDonnell Douglas MD-11 construit en 1991 et baptisé "Vaud", avait décollé à l'heure, à 20h18, de l'aéroport JFK de New York. Il avait rapidement atteint l'altitude appropriée et avait pris la bonne route.

Pendant encore 52 minutes, tout s'est déroulé comme prévu à bord. Mais les pilotes ont alors remarqué une odeur étrange. Ils se sont mis à en rechercher la cause. Comme on a pu l'entendre plus tard sur l'enregistreur vocal, ils ont d'abord attribué l'odeur à la climatisation («Air conditioning, is it?», «Yes»)

A l'époque, aucun détecteur de fumée ou dispositif d'extinction n'était installé dans le cockpit. Les deux pilotes ne pouvaient donc que sentir ou voir l'incendie. Au moment où ils se sont aperçus que quelque chose brûlait, il était déjà trop tard pour maîtriser le feu.

Le pilote signale des flammes dans le cockpit

Après trois autres minutes, les pilotes ont signalé de la fumée dans le cockpit. L'équipage a immédiatement voulu se rendre à l'aéroport le plus proche. Mais ils avaient trop de carburant à bord, ils ont dû faire une boucle supplémentaire à travers l'Atlantique pour le déverser.

Quatorze minutes après que l'équipage a remarqué la première odeur de feu, le pilote et le copilote ont lancé un appel d'urgence et ont complété cet appel à l'aide par la déclaration suivante: «We have to land immediate...» (« Nous devons atterrir immédiatement… »).

A ce moment-là, d'importants instruments tombaient déjà en panne à bord et la visibilité extérieure n'était plus guère possible en raison de la fumée. Les premières flammes ont atteint le cockpit.

Seulement une minute plus tard, le contrôle de l'espace aérien a perdu le contact avec l'avion et après six autres minutes, l'avion a disparu de l'écran radar.

L'appareil s'est disloqué en un millier de morceaux

Le MD-11 s'est brisé sur l'eau en mille morceaux. Ils ont coulé au large de la côte canadienne à Peggy's Cove jusqu'au fond de la mer à une profondeur de 55 mètres. Les opérations de sauvetage ont pris des mois. L'épave récupérée a été remontée et l’avion a été recréé à l'aide d'échafaudages dans un hangar. Cela devait faciliter la recherche de la cause de l'accident.

L'avion de Swissair s'est écrasé dans l'Atlantique, dix kilomètres avant Peggy's Cove.
L'avion de Swissair s'est écrasé dans l'Atlantique, dix kilomètres avant Peggy's Cove.
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Mais il a fallu plus de quatre ans et environ 30 millions de francs suisses pour que l'autorité canadienne de sûreté des transports, la TSB, puisse présenter son rapport final.

Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication a publié un résumé du rapport sur son site Internet (document en allemand). Le rapport concluait qu'un court-circuit - causé par la rupture de l'isolation d'un câble de cuivre derrière le panneau supérieur du poste de pilotage - avait causé l'incendie. Le feu s'est propagé très rapidement parce que l'isolation thermique et acoustique était combustible.

À la suite de la catastrophe d’Halifax, 14 nouvelles recommandations en matière de sécurité aérienne ont été émises. Partout dans le monde, les compagnies aériennes ont remplacé l'isolation combustible par des matériaux ignifuges et, en cas de dégagement de fumée à bord, il est désormais conseillé d’immédiatement préparer un atterrissage à l'aéroport le plus proche.

À Peggy's Cove, où un monument aux victimes a été érigé après la catastrophe aérienne, un service commémoratif a été organisé dimanche en hommage aux victimes, mais aussi à tous ceux qui ont aidé à rechercher les victimes à cette époque.

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