Manipulation comptable Le bilan de Green Cross a été falsifié

ATS

4.4.2019 - 18:51

Le conseiller national vert'libéral Martin Bäumle (ZH), président et directeur ad interim de Green Cross Suisse, a annoncé la suppression des bonus pour la direction, qui créent de «fausses incitations».
Le conseiller national vert'libéral Martin Bäumle (ZH), président et directeur ad interim de Green Cross Suisse, a annoncé la suppression des bonus pour la direction, qui créent de «fausses incitations».
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Les comptes de l'organisation environnementale Green Cross Suisse ont été maquillés. Une plainte pénale pour gestion déloyale a été déposée contre l'ancienne directrice.

«Nous n'avons jamais enregistré 14 millions de francs de revenus», a admis jeudi à Zurich devant les médias le président et directeur ad interim de la fondation Martin Bäumle, également conseiller national vert'libéral (ZH). Ce chiffre a été falsifié. Le chiffre d'affaires atteint en réalité 3 à 4 millions de francs par an.

C'est l'ex-directrice qui aurait gonflé ce montant. Objectif: faire grimper son bonus, proportionnel aux revenus dégagés par l'organisation. Martin Bäumle a annoncé jeudi la suppression de ces primes, qui créent de «fausses incitations». Elles avaient été introduites avant que le conseiller national ne devienne président de la fondation. Mais il les a maintenues.

«Manipulations délibérées»

Il n'est pas clair quand les trucages ont commencé. Ce pourrait être à partir de 2015, selon Martin Bäumle. Mais il n'est pas possible de reconstruire les faits, a-t-il précisé. «Il s'agissait de manipulations délibérées» et «extrêmement bien camouflées», a dit le politicien. La méfiance des réviseurs n'a pas été éveillée.

Il y a deux ans, Green Cross Suisse s'était déjà fait rappeler à l'ordre par le service de certification Zewo. L'organisme avait pointé un manque de transparence et menaçait l'ONG de lui retirer son label de qualité.

Le départ de la directrice avait été annoncé le 29 août 2018 par communiqué. Une rupture des relations de travail «d'un commun accord» avait alors été évoquée. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que ses motifs sont révélés publiquement, suite à des articles de presse.

Pesée des intérêts «difficile»

«La pesée des intérêts a été difficile», s'est défendu jeudi Martin Bäumle, soulignant que faire les gros titres à l'époque aurait été fatale à l'ONG. Une faillite n'aurait aidé personne, a-t-il ajouté.

Aujourd'hui, le président de Green Cross Suisse assure que la fondation va bien. Ses activités vont se poursuivre, bien qu'à un niveau plus bas. Pour cette année sont prévus des projets médicaux en Russie, en Biélorussie, en Ukraine et au Vietnam.

Martin Bäumle se dit convaincu que les donateurs vont continuer à répondre présents, tout en se montrant conscient du dégât d'image. «Nous avons fait de notre mieux pour sauver l'organisation.»

Fondée en 1994

Green Cross Suisse a été créée en 1994. Elle compte 17 employés, selon son site internet. Elle a pour objectif d'éliminer les risques écologiques au niveau global, tels que les armes chimiques et elle vient en aide aux victimes. Elle fait partie de Green Cross International, fondée en 1993 par Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l'Union soviétique.

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