Le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd a été repris dans la nuit de mardi à mercredi à Creil (Oise), sa ville natale. Cette interpellation a eu lieu trois mois après sa spectaculaire évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne) à bord d'un hélicoptère.
Il a été arrêté sans heurts vers 4h30 dans un appartement du quartier du Moulin par une cinquantaine d'agents, dont des membres de la brigade rapide d'intervention (BRI) de la police judiciaire, a déclaré la police nationale.
L'un de ses frères, Rachid, deux autres hommes et une femme ont également été interpellés et placés, comme lui, en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine). Deux armes de poing ont été retrouvées dans l'appartement où Redoine Faïd avait trouvé refuge, a encore précisé la police nationale.
«Tout le monde était mobilisé»
Son arrestation est le fruit "d'une enquête classique de police judiciaire, faite de surveillances, de filatures, d'exploitation de renseignements", a-t-on expliqué à Reuters de source policière. "Tout le monde était mobilisé."
"Il y avait eu des perquisitions assez récemment qui ont permis de conforter les hypothèses", a déclaré sur Europe 1 la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, sans en dire plus sur les indices qui ont permis de retrouver sa trace.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérard Collomb, a félicité mercredi matin les policiers sur son compte Twitter. "Les fonctionnaires de la PJ ont démontré leur engagement, leur pugnacité et leur détermination à faire respecter la loi de la République", a écrit le désormais ex-ministre, qui quitte le gouvernement pour se consacrer aux élections municipales à Lyon. "Ils ont mon admiration comme l'ont les 250'000 policiers et gendarmes qui servent chaque jour notre pays."
Surveillance étroite
En 2010, après un premier séjour en prison, Redoine Faïd, aujourd'hui âgé de 46 ans, se disait repenti et courait les plateaux de télévision pour faire la promotion d'un livre dans lequel il racontait sa vie de braqueur, "des cités au grand banditisme".
Mais il a de nouveau été interpellé en juin 2011 puis condamné en 2017 à 18 ans de prison pour l'attaque d'un fourgon blindé et à 10 ans pour s'être évadé de la prison de Lille-Séquedin (Nord) en 2013, avec explosifs et prise d'otages. Il avait alors été repris un mois et demi plus tard.
Redoine Faïd est aussi considéré comme l'organisateur du braquage avorté d'un fourgon de transport de fonds, qui a entraîné la mort de la policière Aurélie Fouquet, mère de famille de 26 ans, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
En dépit de sa proximité avec les membres du commando, dont son frère Fisal, Redoine Faïd nie avoir été mêlé à ce projet d'attaque et à la mort de la fonctionnaire de police, pour laquelle il a été condamné en appel à 25 ans de prison en avril.
Evasion spéctaculaire
La police judiciaire avait déjà effectué début septembre des perquisitions chez certains de ses proches à Creil et à Paris. Son évasion de la prison de Réau avait créé une crise dans l'administration pénitentiaire et un début de polémique politique avec mise en cause et appels à la démission de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
L'hélicoptère avec lequel il s'était évadé, et dont le pilote avait été pris en otage, s'était posé en plein jour dans la cour d'honneur de la prison qui n'était pas protégée par des filets ou des filins contre ce type d'intrusion.
Deux hommes armés de fusils d'assaut, de cocktails Molotov et d'une disqueuse étaient allés chercher Redoine Faïd au parloir, où il se trouvait avec un autre de ses frères, Brahim. Désormais, il fera l'objet d'une "surveillance extrêmement étroite", a dit Nicole Belloubet sur Europe 1.
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