Coronavirus Le Covid devient incontrôlable au Brésil

ATS

22.5.2020 - 06:54

São Paulo est une des régions les plus touchées par le coronavirus avec Rio de Janeiro.
São Paulo est une des régions les plus touchées par le coronavirus avec Rio de Janeiro.
Source: KEYSTONE/EPA/Fernando Bizerra

La pandémie due au coronavirus, qui a contaminé plus de cinq millions de personnes dans le monde, progresse avec une rapidité alarmante en Amérique latine. Le Brésil, où le seuil des 20'000 morts vient d'être franchi, est particulièrement touché.

Le nombre de morts a ainsi doublé en seulement onze jours au Brésil, selon les chiffres du ministère de la santé. Dans les cimetières des grandes villes, comme São Paulo, les fossoyeurs multiplient les cadences.

Ces données sont toutefois largement mises en doute par la communauté scientifique, qui estime que le bilan réel de la pandémie est nettement plus élevé, peut-être de 15 fois en ce qui concerne les cas de contamination, le pays pratiquant très peu de tests (310'087 cas confirmés).

Le Brésil, qui compte 210 millions d'habitants, est le sixième pays par le nombre de morts du Covid-19. Il est le troisième pour les cas de contamination, derrière les États-Unis, de loin le pays le plus touché au monde, et la Russie.

Confinement plus ou moins respecté

En dépit de la progression très inquiétante du virus, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a encore appelé jeudi à une reprise de l'activité, au nom du sauvetage d'une économie promise à une grave récession. Son insistance pour le retour au travail des Brésiliens a créé d'incessantes tensions avec les gouverneurs du pays.

La quasi-totalité des 27 États du pays ont décrété des confinements, plus ou moins stricts et observés de moins en moins par une population lasse de voir ses mouvements restreints depuis la fin mars.

L'État de São Paulo, capitale économique et culturelle du Brésil, reste de loin le plus touché par la pandémie, avec environ un quart des morts (5558 jeudi) et des cas de contamination (73'739). Celui de Rio de Janeiro, où la progression du coronavirus s'est particulièrement accélérée ces derniers jours, est le deuxième foyer du pays, avec 3412 morts et 32'089 cas confirmés.

Dans ces deux États, les services de soins intensifs hospitaliers sont très proches de la saturation et les hôpitaux de campagne s'installent avec retard.

«C'est comme un film d'horreur»

L'un après l'autre, les pays d'Amérique latine voient leurs bilans quotidiens augmenter.

Au Pérou, la plupart des hôpitaux de Lima sont au bord de la rupture, a fait savoir jeudi le bureau du défenseur du peuple, chargé de veiller au respect des droits de l'homme. «Les établissements de santé manquent d'équipements de biosécurité pour le personnel, de lits en réanimation, de respirateurs, d'oxygène, de tests, entre autres dispositifs et matériels médicaux», a annoncé cette institution.

Le Pérou a enregistré près de 110'000 contaminations et plus de 3100 décès. «C'est comme un film d'horreur. L'intérieur de l'hôpital ressemble à un cimetière pour les cadavres. Les patients meurent sur les chaises, dans les fauteuils roulants», a raconté un infirmier à l'hôpital Hipolito Unanue de Lima.

Près de 95'000 morts aux États-Unis

Au Chili, les décès ont augmenté de 29% au cours des dernières 24 heures, passant à 589. Le ministre de la santé a comparé la crise sanitaire à une «énorme bataille». Des habitants ont bravé le confinement ces derniers jours pour manifester et réclamer des aides alimentaires, tandis que l'apparition de l'épidémie a fait exploser le chômage et la faim dans les quartiers les plus pauvres.

L'Argentine enregistre, elle aussi, une forte augmentation des cas. Quelque 90% de ces infections se trouvent à Buenos Aires et dans sa populeuse périphérie, un ensemble de 14 millions d'habitants. Le total des décès s'élève à 416.

Aux États-Unis, le bilan frôle à présent les 95'000 morts et les bilans quotidiens restent élevés – 1255 morts en 24 heures selon le comptage publié jeudi par l'université Johns Hopkins.

Le président Donald Trump a ordonné que les drapeaux flottant sur les bâtiments fédéraux et les monuments nationaux soient en berne pendant trois jours, de vendredi à dimanche, pour honorer la mémoire des morts.

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