Eglise catholique Le pape défend «la présomption d'innocence»

ATS

1.4.2019 - 04:52

Dans une autre interview menée dans l'avion qui le ramenait du Maroc, le pape a insisté dimanche sur la règle juridique universelle de «la présomption d'innocence».
Dans une autre interview menée dans l'avion qui le ramenait du Maroc, le pape a insisté dimanche sur la règle juridique universelle de «la présomption d'innocence».
Source: KEYSTONE/EPA EFE/RODRIGO SURA

Le pape François espère avoir lancé un processus d'«assainissement» de l'Eglise catholique en matière d'abus sexuels. Il insiste aussi sur la règle juridique universelle de «la présomption d'innocence».

Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, le souverain pontife a dit comprendre que beaucoup aient été déçus du manque de résultats concrets du sommet sur la pédophilie qui s'est tenu en février au Vatican. «Si j'avais pendu 100 curés sur la place Saint-Pierre (on aurait dit) comme c'est bien, voilà du concret. (...) J'aurais occupé le terrain, mais ce qui m'intéresse, ce n'est pas d'occuper le terrain, c'est de lancer des processus d'assainissement et cela prend du temps».

Dans une autre interview menée dans l'avion qui le ramenait du Maroc, le prélat a aussi insisté dimanche sur la règle juridique universelle de «la présomption d'innocence». François a été critiqué pour avoir récemment refusé la démission proposée par le cardinal français Philippe Barbarin. Celui-ci a été condamné le 7 mars à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d'un prêtre de son diocèse.

Au lendemain d'une audience avec le pape au Vatican, le prélat français avait annoncé le 19 mars que sa démission avait été refusée dans l'attente du résultat de son procès en appel. Le cardinal de 68 ans reste pour l'instant archevêque de Lyon (centre-est), mais il s'est mis «en retrait», laissant la conduite du diocèse au vicaire général.

Le Vatican avait confirmé sans toutefois en détailler les motifs, alors que cette annonce avait provoqué l'indignation des victimes de pédophilie dans le diocèse de Lyon. «Quand le second tribunal délivrera une sentence, on verra ce qui se passera», a poursuivi le pape en s'opposant à «une condamnation médiatique superficielle». «Peut-être n'est-il pas innocent, mais il faut présumer qu'il l'est», a ajouté le souverain pontife.

Réputé proche de Mgr Barbarin, le pape argentin a longtemps pris personnellement la défense du cardinal français. Lorsque l'affaire avait éclaté en 2016, il avait déjà rejeté une démission du prélat, jugeant qu'elle serait «un contresens, une imprudence», avant l'issue de son procès.

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