Affaire Balkany «Les Balkany passaient leur temps à jouer avec le feu»

ATS

4.2.2022 - 14:11

Les époux Balkany «passaient leur temps à jouer avec le feu» et ont montré une «absence totale d'efforts pour apurer leur dette fiscale», a indiqué à l'AFP le parquet d'Évreux vendredi, au lendemain de la confirmation de la révocation de leur placement sous bracelet électronique.

French politician Patrick Balkany arrives at the court, in Paris, Monday, May 13, 2019. A French power couple is on trial accused of tax-related offenses, after decades of backroom politicking from their suburban Paris base to the presidential palace. Patrick and Isabelle Balkany are accused of hiding millions of euros in assets around the world from tax authorities and face up to 10 years in prison. (AP Photo/Francois Mori)
French politician Patrick Balkany arrives at the court, in Paris, Monday, May 13, 2019. A French power couple is on trial accused of tax-related offenses, after decades of backroom politicking from their suburban Paris base to the presidential palace. Patrick and Isabelle Balkany are accused of hiding millions of euros in assets around the world from tax authorities and face up to 10 years in prison. (AP Photo/Francois Mori)
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«Ils passaient leur temps à jouer avec le feu. À un moment donné, c'est très simple, quand on joue avec le feu, on se brûle», a déclaré à l'AFP la procureure de la République d'Evreux Dominique Puechmaille. Le couple était assigné à résidence dans sa propriété de Giverny (Eure).

La magistrate a également dénoncé une «absence totale d'efforts pour apurer leur dette fiscale, objet de la condamnation» pour fraude fiscale. «Avant la révocation, il y a eu pour chacun de nombreux recadrages qui sont demeurés lettre morte», a ajouté Mme Puechmaille, qui n'a pas souhaité en dire plus.

La cour d'appel de Rouen a confirmé jeudi la révocation du placement sous bracelet électronique de l'ex-maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), 73 ans, et de son épouse, 74 ans, décidée en décembre par le tribunal d'application des peines d'Evreux, ouvrant la voie à une prochaine incarcération du couple.



Selon l'arrêt concernant Patrick Balkany, lu à l'AFP par une source judiciaire, «son attitude et ses propos véhéments (...) souvent outranciers voire outrageants tant à l'égard du personnel de l'administration pénitentiaire que du juge de l'application des peines, ont illustré son incapacité à se conformer aux restrictions (...) imposées dans le cadre des aménagements de peine de trois ans d'emprisonnement ferme, dont il a continué à contester la sévérité voire le bienfondé».

«Outre quelques alarmes non justifiées, Patrick Balkany n'a jamais respecté sa principale obligation particulière, à savoir celle de payer les sommes dues aux finances publiques et ce, en dépit de sa très importante dette fiscale», selon l'arrêt.

Le couple a «des revenus tout à fait confortables», a précisé la source judiciaire.

Les motivations de l'arrêt concernant Isabelle Balkany est similaire, selon la source judiciaire.

«Il y a des rendez-vous (avec la justice ndlr) auxquels ils ne se sont pas rendus. Il y a des rendez-vous auxquels ils ont été particulièrement désagréables. Il y a eu des dates butoirs qui ont été fixées par le juge pour faire des efforts et tout ça est resté lettre morte», a aussi précisé la source judiciaire.

Quant au périmètre à respecter, «le bip n'a pas arrêté de sonner parce que à chaque fois, ils étaient en limite de périmètre», selon la source judiciaire.

Interrogé par l'AFP vendredi, Patrick Balkany a assuré que son épouse était toujours hospitalisée à Evreux, après selon lui une tentative de suicide jeudi. «Elle est dans le coaltar», a-t-il assuré.

Il a précisé se trouver chez lui à Giverny. Mme Balkany est «toujours hospitalisée. Elle est très faible», a aussi dit à l'AFP Sylvie Ramond, une amie de l'ancienne première adjointe de Levallois-Perret.

Selon la source judiciaire, Mme Balkany «a avalé des quantités importantes de son traitement habituel».

Selon cette même source, le parquet d'Evreux n'avait vendredi matin pas encore été saisi par le parquet général et il était peu probable que les époux soient incarcérés dans la journée.

La décision de la cour d'appel de Rouen «sera notifiée aux intéressés par lettre recommandée», avait indiqué jeudi le parquet général dans un communiqué. Les époux «seront convoqués par le parquet d'Evreux», qui va «organiser la poursuite de leur condamnation en établissement pénitentiaire», avait-il ajouté.