Les Valaisans, piètres tireurs?Les bouchers tirent à vue sur les chasseurs, qui ripostent
Philipp Dahm
14.9.2024
Les bouchers haut-valaisans critiquent le fait que 30% des chasseurs ne tirent pas proprement sur les animaux sauvages. C'est pourquoi ils n'acceptent pas leurs animaux pour la transformation. Les chasseurs s'indignent.
14.09.2024, 13:45
14.09.2024, 15:23
Stefan Michel
L'objectif des chasseurs est le «tir à la feuille», c'est-à-dire un coup au cœur ou aux poumons de l'animal. En cas d'échec, l'animal souffre et la viande peut être contaminée, par exemple par le contenu de l'estomac qui se répand dans le ventre.
Découper un animal abattu de manière aussi incorrecte «n'est pas un travail agréable», explique à la SRF Willy Stocker, président des bouchers du Haut-Valais. «La viande est souillée, il faut découper et jeter beaucoup de choses», poursuit le spécialiste - au grand dam des chasseurs.
Les chasseurs tireraient particulièrement mal en Valais. Et de nombreux bouchers valaisans refusent d'accepter leurs animaux pour la transformation.
70% des chasseurs sont très bons, reconnaît Stocker. Mais les 30% restants «gâchent tout» parce qu'ils tirent sans avoir l'animal bien en vue. Cela serait également contraire au code de la fédération nationale ChasseSuisse. Celui-ci exige qu'un chasseur ne tire que lorsqu'il est convaincu de pouvoir abattre le gibier conformément aux règles de l'art, ce qui fait référence au tir à la feuille décrit ci-dessus.
Le président des chasseurs haut-valaisans, Marc Truffer, n'accepte pas la critique. «Les bouchers ne peuvent pas juger si un animal a été bien ou mal abattu». Un boucher ne verrait d'ailleurs qu'une petite partie du gibier abattu. Les chasseurs haut-valaisans sont donc furieux que les bouchers refusent certains animaux.
En revanche, le boucher Stocker est convaincu qu'il y a trop de chasseurs en Valais pour trop peu d'animaux sauvages.
En 2023, selon ses statistiques, le canton du Valais a délivré au moins un permis à 2553 chasseurs. A cela s'ajoutent 51 cartes d'hôtes. En 2015, environ 2750 personnes avaient une autorisation de chasse - le record historique. Au cours des 15 dernières années, le nombre de tirs a fluctué entre 1152 et 1680 animaux, indépendamment du nombre de permis de chasse.