CybersécuritéLes réseaux sociaux unis contre l'extrémisme
ATS
24.9.2019 - 01:41
Sous le feu des critiques depuis plusieurs mois, Facebook a annoncé lundi renforcer sa lutte contre les contenus extrémistes sur Internet. Le réseau social et d'autres géants technologiques comme Google et Twitter ont ainsi créé une structure indépendante.
Celle-ci prendra la suite d'un consortium, le Global Internet Forum to Counter Terrorism (GIFCT), créé en 2017 par Facebook, Microsoft, Twitter et Google (via YouTube). Le géant de Seattle Amazon ainsi que les plateformes LinkedIn (appartenant à Microsoft) et WhatsApp (Facebook) ont rejoint la structure remodelée.
Cette nouvelle mouture aura pour vocation de «déjouer les tentatives de plus en plus sophistiquées des terroristes et des extrémistes violents pour se servir des plateformes numériques», selon les termes d'un communiqué reçu par l'AFP. La structure bénéficiera d'un personnel indépendant et d'un directeur exécutif, dont le nom n'a pas été dévoilé. Des acteurs non-gouvernementaux dirigeront quant à eux un comité consultatif.
Les gouvernements des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Japon auront également un rôle de consultation, tout comme des experts de l'ONU et de l'Union européenne.
Depuis Christchurch
Depuis l'attaque de Christchurch en Nouvelle-Zélande, en mars dernier, le premier réseau social au monde a multiplié les initiatives pour combattre les contenus «haineux et extrémistes». Facebook avait alors mis 17 minutes avant d'interrompre la vidéo retransmise en direct d'un suprémaciste blanc, qui s'était filmé pendant qu'il attaquait une mosquée, tuant 51 fidèles musulmans.
Après «l'appel de Christchurch pour passer à l'action» en mai, soutenu entre autres par la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron, Facebook et ses partenaires ont annoncé avoir mis sur pied une nouvelle organisation en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Travail avec la police
Mardi dernier, Facebook a annoncé avoir fait appel à la police de part et d'autre de l'Atlantique pour éduquer ses outils d'intelligence artificielle, afin d'arrêter les retransmissions vidéos d'attaques extrémistes en direct sur sa plateforme.
Après avoir mis beaucoup de moyens pour combattre l'utilisation de son réseau par des organisations comme le groupe Etat islamique, Facebook a récemment mis l'accent sur le suprémacisme blanc, dont les adeptes sont à l'origine de nombreuses tueries perpétrées ces dernières années, notamment aux Etats-Unis.
Le réseau dit avoir banni 200 organisations suprémacistes blanches et élargi sa définition de ce qui constitue une organisation «terroriste» en faisant appel à des experts. «La nouvelle définition reste concentrée sur le comportement, pas l'idéologie de ces groupes», mais elle est désormais élargie à «des actes de violence en particulier dirigés contre des civils avec l'intention de les contraindre et de les intimider».
Facebook a aussi élargi les missions d'une équipe de 350 experts du maintien de l'ordre, de la sécurité nationale, de l'anti-terrorrisme mais aussi des universitaires spécialisés dans l'étude du phénomène de radicalisation pour juguler les efforts «de gens et d'organisations qui appellent à la violence ou commettent des actes violents qui ont un impact dans le monde réel» et pas seulement en ligne.
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